mardi 1 juillet 2014

"Ceux du Nord Ouest"

Après le pavé de Donna Tart, assez lourd à digérer, j'ai suivi les conseils des "grands connaisseurs" de la littérature (les journalistes littéraires) qui avaient beaucoup mis en avant le dernier roman de Zadie Smith, "Ceux du Nord Ouest", publié chez Gallimard en 2013. Evidemment, j'ai trouvé ce roman intéressant mais j'étais un peu déroutée par la construction du texte, la traduction et les personnages un peu trop éloignés de mon univers personnel (la présence des joints et de la drogue semble banale, incontournable et vraiment symbolique d'une nouvelle façon de vivre... Je vais peut-être m'y mettre...). Si j'ai à peu près compris cet univers citadin, Zadie Smith veut nous faire partager la vie de quatre personnages dans un quartier multiculturel de Londres. Leah est une femme mariée à un coiffeur d'origine algérienne, et elle ne veut pas d'enfant. Elle est l'amie de Nathalie, avocate et qui a changé de prénom pour masquer ses origines. On rencontre aussi Félix et Nathan, hommes en difficultés, perdants, traficoteurs et instables. Ce roman peut convaincre peut-être des lecteurs plus jeunes, habitués à ce style haché, familier, court et parlé (comme des suites de mots, façon textos)... Par curiosité et par devoir, j'ai quand même lu plus de deux cents pages. J'ai trouvé un commentaire sur Amazon qui correspond bien à l'impression que je ressentais en le lisant : un fourre-tout farfelu de dialogues, monologues et descriptions lapidaires sur un monde social difficile à appréhender. Ce roman en forme de "chant choral" m'a peu convaincue et j'ai décroché après avoir lu les trois-quarts du livre. Certains critiques évoquent le "génie" créateur de Zadie Smith, la comparant à une Virginia Woolf du XXIème siècle... La critique littéraire se lance dans des éloges exagérés, excessifs. Je n'ai peut-être rien compris à ce roman qui va marquer la littérature anglaise, dans la lignée de James Joyce ! J'ai remarqué aussi que, de temps en temps, soit par paresse d'esprit, soit par manque d'énergie, un roman peut rebuter un lecteur(trice) et ce n'est pas la peine de s'obstiner pour en comprendre les clés de lecture. La virtuosité de Zadie Smith diminue l'efficacité romanesque et le côté labyrinthique de la construction du texte empêche une lecture linéaire et claire. C'est vraiment dommage car c'est une voix qui demeure originale et surtout ultramoderne dans la description d'un monde urbain, métissé et euphorisant.  Je crois que ces romans antérieurs me semblent plus "lisibles". Je n'aime pas, en général, partager mes déceptions littéraires mais pourquoi les cacher ? Un coup de griffe à la place d'un coup de cœur...