jeudi 26 octobre 2017

Madrid, 1

Mes escapades européennes se sont terminées à Madrid en ce mois d'octobre. Après Rome, Prague, Athènes et le Péloponnèse, je suis partie en Espagne, le pays de mes grands-parents, originaires d'Aragon et immigrés à Bayonne au début du XXe siècle. Quand je suis sur les terres d'Espagne, je me sens un peu chez moi et je n'éprouve aucun sentiment d'étrangeté, de dépaysement. J'ai appris l'espagnol dès la sixième en première langue jusqu'à la fin de ma licence. Je lisais le "Don Quichotte" en langue originale. Mais, quand on ne pratique pas la langue régulièrement, on perd beaucoup de réflexes langagiers. J'ose quand même parler l'espagnol, j'aime l'écouter et le comprendre. C'est pour cette raison que j'avais envie de revoir Madrid, une des capitales européennes les plus attachantes. Dès que je me suis approchée du centre, dans la calle Atocha, près du Paseo del Arte, j'ai vu beaucoup de drapeaux, accrochés aux fenêtres, aux balcons, sur les façades. Ces citoyens madrilènes proclamaient leur détermination pour rester unis dans un seul état. Les Catalans indépendantistes ne font pas l'unanimité et blessent les Espagnols, soucieux de conserver l'unité du pays... Cette grave crise politique se voit partout dans la ville. Comme je suis arrivée en milieu d'après-midi, j'ai rencontré avec plaisir, Enrique, le propriétaire décontracté de l'appartement qui m'a confié ses clés avec une confiance totale. Puis, j'ai redécouvert avec plaisir le quartier de Las Lettras où je me suis recueillie devant la statue de Federico Garcia Lorca, situé dans la place Santa Ana où se trouve aussi un monument dédié à Calderon de la Barca. Le destin tragique du poète andalou, assassiné par les franquistes, m'a toujours révoltée. Sur les pavés de la rue Huertas, j'ai photographie les citations en lettres dorées de grands écrivains espagnols : Perez-Galdós, Gongora, Becquer, Zorilla, etc. J'ai apprécié comment la ville rend hommage à la littérature... Je commençais bien mon séjour en terre madrilène et surtout dans un environnement dédié à l'écriture et aux écrivains. Les murs sont souvent tagués avec des peintures joyeuses et revendicatrices. Dans ce quartier où vivent beaucoup d'artistes et d'intellectuels, les cafés et les bars à tapas se fréquentent abondamment. Les espagnols aiment sortir, boire entre amis, s'interpeller avec convivialité, partager un repas. Leur mode de vie, baptisé la movida, est bel et bien une réalité... Mais, je suis revenue à Madrid pour revoir le quartier des musées : le Prado, le Thyssen, le Reina Sofia, le Sorolla et d'autres... La suite, demain.