vendredi 21 juillet 2017

Escapade en Côte Basque, 1

Je viens de passer une semaine dans le triangle légendaire, le BAB : Bayonne, Anglet, Biarritz. Cet ensemble géographique pourrait même prendre un seul nom, mais lequel ? Trop de chauvinisme local empêche la fusion de ces trois villes qui se fondent dans un seul territoire. Il faudra encore attendre des années pour réconcilier ces trois entités locales. Pour ce bout de côte basque, la population est multipliée par dix : touristes, habitants des pays intérieurs, locaux. Mais, malgré cette cohabitation forcée, il règne dans ce Sud Ouest du Sud, à deux pas de l'Espagne, une ambiance bon enfant, sereine, festive, gentille. Ce mot gentil revendique une certaine naïveté mais que c'est agréable parfois de côtoyer des "gens gentils", affables, polis, bref, civilisés... Je me suis retrouvée plusieurs fois sur différentes plages et j'ai constaté un calme appréciable : pas de musique, pas de comportement intempestif... Les plages sont tellement immenses que l'on peut poser sa serviette à dix mètres d'un groupe. Ma plage préférée, Milady,  se situe au sud de Biarritz et quand on arrive sur la colline qui domine le site, un panorama grandiose mêle l'océan atlantique à la montagne basque, avec des rochers imposants qui se découpent sur le ciel comme deux géants homériques de pierre. Ce lieu est aussi beau l'été que l'hiver et j'y retourne dès que je pose mes pieds sur l'aéroport de Parme. Pour visiter Biarritz sans les touristes, il faut se lever tôt le matin et se balader vers le Port Vieux, le Rocher de la Vierge, la Plage des Basques et la Place Sainte Eugénie. J'étais pratiquement seule sur le pont qui relie le Rocher de la Vierge à la rue du Musée de la Mer... J'ai marché au-dessus de l'océan avec un vent sableux et je me croyais sur un bateau affrontant les vagues atlantiques. Ce chemin, mille fois arpenté, me réserve toujours des surprises : les couleurs de l'océan, la présence des mouettes, les vagues déferlantes, les buissons de tamaris, les hortensias bleus, les barrières rocheuses, les bateaux du port, les cabanes de pêcheurs appelés crampottes, les restaurants de poissons et de crustacés... Biarritz fait partie de mon ADN personnel. Je fusionne avec le paysage dans un sentiment océanique cher à Freud. Comme si je me souvenais que nos racines antédiluviennes viennent de la mer et non de la terre. Je pense à la théorie de l'évolution de Darwin... Je n'apprécie pas le côté tourisme de masse et le Pays Basque reste encore une région préservée sauf dans certains endroits comme le village d'Espelette, transformé en Disneyland du piment... Malgré une architecture parfois éclectique, Biarritz possède un charme certain pour ses panoramas océaniques et sa culture basque, vivifiante et authentique.