lundi 17 septembre 2012

Le scandale Richard Millet

Richard Millet travaille chez Gallimard, au très prestigieux comité de lecture. Il est éditeur, écrivain, critique. Pour ma part, je n'étais pas une "fan" de cet écrivain. Le pamphlet en question a mis le feu dans la presse et s'intitule "Eloge littéraire d'Anders Breivik". Il déclare le geste abominable de cet assassin norvégien qui a tué plus de quatre-vingt jeunes gens, de "littéraire", comme le summum du mal, comme un geste absolument digne de la littérature. Annie Ernaux lui a répondu dans un article publié dans Le Monde du mardi 11 septembre, article d'une force et d'une clarté salutaires pour clore ce débat nauséabond. Richard Millet, non seulement, fait l'apologie du crime mais s'approprie la notion de littérature pour dédouaner ce monstre inhumain qu'est Anders Breivik. Annie Ernaux représente avec tous les écrivains qui ont co-signé l'article, l'honneur de la littérature qui ne peut évidemment cautionner l'immonde et l'ignoble défense de cet individu abominable. Fait-on l'éloge de Marc Dutroux, dit Annie Ernaux. Elle dénonce l'idéologie de Richard Millet : haine de l'humanité et surtour des "étrangers", haine du multiculturalisme, de la diversité, de l'autre, de la différence. Le Clezio a réagi dans le Nouvel Observateur en qualifiant ce texte ordurier de "répugnant". Richard Millet a quitté le comité de lecture mais reste éditeur chez Gallimard... Les réactions dignes d'Annie Ernaux et dans son sillage d'une centaine d'écrivains dressent une barrière contre le fascisme, basé sur la haine et l'extermination de ceux qui nous ne ressemblent pas. Richard Millet avait un tout petit noyau de lecteurs avant la parution de ce pamphlet. Aujourd'hui, il a provoqué leur fuite totale...