lundi 12 août 2019

Ma visite chez Garin, un après-midi d'aôut

La semaine dernière, j'ai poussé la porte de la librairie Garin, une librairie chambérienne de tradition. Je regrette encore le départ de la responsable qui accueillait les clients avec une chaleur humaine inhabituelle pour ce type de commerce, très souvent associé à la sobriété et à la retenue. Les jeunes générations, peut-être en proie à une timidité paralysante, travaillant dans ces lieux ne nous demandent plus si nous avons besoin d'aide pour choisir un livre. Chacun se débrouille en furetant les rayonnages et en palpant les livres installés sur les tables de nouveautés. J'ai donc comme je le fais quasi une fois par semaine ma visite en librairie. Parfois, je vais chez Decître, à la Fnac (mais très rarement), chez les libraires d'occasion mais je préfère Garin. On aime bien retrouver ses repères comme dans un magasin alimentaire. Je connais le stock de livres et je me dirige dans mes secteurs préférés les yeux fermés. Ma déambulation démarre par les tables du milieu, puis je dérive vers la philosophie au fond du magasin, puis je termine par les sciences humaines. Je regarde les sites internet pour m'informer des nouvelles publications mais le hasard ne joue pas un rôle dominant dans mes choix. Ce mardi, en observant les ouvrages mis en avant par l'équipe de libraires, j'ai trouvé le dernier opus de Pierre Bergougnoux, "Lundi", paru cette année chez Galilée. Je n'ai lu que la première phrase : "Si vif, tenace, pénétrant était le déplaisir qui s'attachait aux lundis de l'enfance et de l'adolescence que je les ai évités, plus tard, lorsque je suis revenu au passé pour essayer de le tirer au clair et m'en débarrasser". A peine quarante pages, mais denses, intenses, à découvrir dans les jours qui viennent. Un régal pour l'esprit. Dans mon escarcelle, Pierre Bergounioux. Puis, je feuillette un exemplaire de la collection "L'Imaginaire" de l'éditeur Gallimard. Cette collection légendaire a mis à l'honneur l'essence de la littérature mondiale. Les Editions Gallimard ont rénové le format et le graphisme de la collection. J'ai donc acheté "La promenade" de l'écrivain suisse alémanique, Robert Walser. Une envie de redécouvrir cet auteur discret et secret un peu délaissé aujourd'hui. Et j'ai terminé mes achats avec un poche des Editions Mille-et-Une-Nuits, "Eloge de l'oisiveté" de Sénèque… Tout un programme pour la retraitée que je suis. J'apprécie de plus en plus les formats raisonnables, voire légers et j'évite les ouvrages trop lourds car ils me dévorent mon temps de lire. Chez Garin, j'ai aussi eu la surprise de trouver un fascicule du journal Le Monde sur les Cents Romans à lire depuis 1940. J'avais manqué cette édition et j'étais ravie de repartir avec cette mine d'or littéraire. Si j'étais restée devant mes sites internet de librairies, je n'aurais pas découvert ces livres et surtout les feuillets du Monde… Rien ne vaut une visite concrète, réelle, régulière dans une librairie de la ville !