vendredi 8 janvier 2021

Les livres, des cadeaux essentiels

 Quel plaisir de pénétrer dans sa librairie préférée ! Je me souviens des trois mois de fermeture au printemps, à l'automne et de ma nostalgie de ne plus feuilleter les livres sur les tables. Avant un troisième confinement qui nous menace en fin janvier avec le nombre quotidien des contaminés, j'ai profité de soutenir ma librairie chambérienne préférée : Garin. Je vais régulièrement aussi chez Decître pour leur fonds important. Ce mardi, la rentrée littéraire de l'hiver bat son plein. J'aime cette période de l'année qui apporte son lot de belles surprises. Ainsi, je n'ai pas résisté à un inédit de Julien Gracq, "Nœuds de vie". Cet écrivain peu lu est pourtant l'un des plus grands prosateurs du XXe siècle. J'ai ouvert un récit autobiographique de Robert Bober, "Par instants, la vie n'est pas sûre", publié chez POL. Il m'a suffi de l'ouvrir et de lire ceci : "Oui, les souvenirs, il faudrait pouvoir leur parler. Ils doivent tout savoir de nos regrets, de nos remords". Je ne pas longtemps résisté à acquérir le dernier Chantal Thomas, "De sable et de neige" où l'autrice écrit : "L'insaisissable m'a donné la clef du monde". Ce dernier récit décrit l'art de vivre l'instant. Une splendide fresque pour célébrer la beauté des choses et la puissance de leur silence, lit-on dans la quatrième de couverture. J'avais commandé chez Garin via le site, "Chezmonlibraire.fr", deux livres d'art qui marquent toujours la tradition de Noël, offerts par mes proches. Cette année, j'ai choisi un ouvrage sur "Giorgio de Chirico et la peinture métaphysique", publié chez Hazan. Comme j'avais vu l'exposition au Musée de l'Orangerie en fin septembre à Paris, je voulais garder une trace de ma visite. Ce peintre italien me fascine avec ses toiles mystérieuses, avec ses références constantes de l'Antiquité, ses personnages sans visage, sa vision d'une architecture sans présence humaine. Chaque toile pose un point d'interrogation et l'aspect métaphysique de sa peinture est bien expliqué dans ce livre d'art. Le deuxième livre cadeau a tout de suite attiré mon attention : "Ruines, une histoire universelle, des origines aux Lumières", d'Alain Schnapp, publié au Seuil. L'historien s'appuie sur des sources archéologiques magnifiquement illustrées. Œuvre d'une vie, ce livre essentiel pour les amateurs d'archéologie évoque toutes les civilisations disparues, englouties par le Temps mais seules, leurs ruines témoignent de leur existence. Recevoir des livres ou les offrir en toutes occasions, du premier janvier au 31 décembre, voilà un objectif à réaliser qui rend manifestement heureux surtout dans ce présent anxiogène où le virus rôde toujours autour de nous. Les livres peuvent servir de rempart face à cet ennemi sournois et fatal...