vendredi 10 mars 2017

Le Magazine littéraire

Le Magazine littéraire de mars propose un numéro éclectique : François Cheng, Romain Gary et Philippe Djian... Les mondes de ces trois écrivains n'ont rien de commun, si ce n'est le goût des mots et des histoires. La littérature ressemble à un vaste monde et tous les lecteurs(trices) peuvent aborder des rives lointaines, des pays proches, des montagnes ardues, des collines douces, des lacs tranquilles, des océans déchaînées, des mers apaisées... La mondialisation littéraire "heureuse" a toujours existé et existera jusqu'à la fin des temps. La revue aborde cette culture plurielle et ouverte à beaucoup de sensibilités. François Cheng nous vient de Chine, a été naturalisé en 1973, appartient à l'Académie française et s'est constitué un public fidèle. Son dernier ouvrage, "De l'âme" remporte un succès de librairie incontestable. Dans un entretien, il affirme que "l'esprit raisonne et l'âme résonne". Son taoïsme, teinté de christianisme ne l'empêchent pas d'écrire que "la vie est une aventure personnelle. (...) Il n'y a pas d'autre aventure que la vie, de l'inattendu à l'inespéré, la mort en fait partie." Ce philosophe de 88 ans, maître de sagesse, correspond aujourd'hui à une envie d'apaisement et de réconciliation dans un monde complexe et inquiétant. A l'opposé, deux écrivains moins sereins qui se ressemblent malgré les années qui les séparent. Philippe Djian publie son nouveau roman, "Marlène" chez Gallimard. J'avoue que cet écrivain rocker ne m'a jamais convaincue... Son style brouillon, son univers romanesque avec des personnages quelque peu déjantés, des intrigues tordues, m'éloignent de lui... Mais comme ses fans l'adorent, je peux m'éclipser. Je préfère relire et redécouvrir Romain Gary. Pour quelles raisons, le Magazine l'évoque-t-il ? Alexis Brocas parle de lui comme "un bal masqué à lui tout seul". Deux ouvrages sont sortis sur Gary, celui de Myriam Anissimov, "Les yeux bordés de reconnaissance" et celui de Laurent Seksik, "Romain Gary s'en va-t-en guerre". Cet écrivain facétieux, alias Emile Ajar, n'a jamais franchi les portes de la critique universitaire et cette injustice commence à s'atténuer. Il était trop médiatisé, trop franc-tireur, pas assez novateur. La revue le remet à l'honneur et lui accorde une place très importante dans la littérature française. Des critiques de livres, des portraits d'essayistes, des informations complètent les dossiers centraux. Un numéro à découvrir pour tous(tes) les curieux(ses) du monde littéraire...