mardi 13 août 2013

Rubrique cinéma

J'ai vu cet après-midi un film français de François-Xavier Vives, "Landes". Comme je suis originaire du Sud-Ouest, côté Pays Basque, le département limitrophe ne m'est pas inconnu et j'avais envie de revoir la forêt landaise avec ses pins filiformes s'élançant dans le ciel comme des cierges d'église. Je n'ai pas été déçue. Marie Gillain incarne un beau personnage de "patronne", héritière de 8 000 hectares de bois à la mort de son mari. Dans les années 20, il n'était pas bon d'être un paysan landais ou un récoltant de résine, les damnés de la terre landaise, exploités par les riches propriétaires du département. Le film raconte l'histoire d'une jeune veuve fascinée par l'installation de l'électricité  dans son domaine alors qu'il existe d'autres priorités concernant la vie décente de ses métayers. Ce drame social évoque une certaine lutte des classes peu connue en France, avec l'irruption d'un syndicalisme sans concession face à une bourgeoisie terrienne digne du Moyen Age. Liéna, la jeune veuve se bat pour exister dans ce monde rural archaïque et comprendra en visitant une ferme la misère de ses paysans. Des images sur la forêt landaise et sur les plages rythment le récit qui se développe avec une lenteur voulu en ces temps d'avant l'électricité. Je ne dévoilerai pas la fin de l'histoire qui donne envie de se documenter sur les luttes des récolteurs de résine, appelés gemmeurs ou résiniers au début du siècle, sur la forêt aussi avec ses étangs, ses ciels gris et bleus, sa beauté nostalgique. Un beau portrait de femme et des... Landes.