lundi 29 septembre 2014

Rubrique cinéma

Un seul film vu en septembre au Forum en séance privée ! En effet, j'étais seule dans la salle (cela m'arrive rarement...) pour découvrir "L'Institutrice" du cinéaste Nadav Lapid, Ce film, venu d'Israël, est vraiment singulier par son sujet (la poésie) et par sa rythme (une lenteur voulue). Une institutrice découvre chez un petit élève de cinq ans, un don inné pour la poésie. Elle-même est inscrite à un atelier d'écriture poétique et quand elle lit dans le cercle des participants, un poème du petit garçon, en le faisant passer pour l'un de ses poèmes, les apprentis poètes le trouvent très réussi. S'installe entre l'institutrice et l'enfant une relation plus étroite d'autant plus qu'il croit que sa maman est morte alors qu'elle l'a abandonné après avoir divorcé. Ce petit génie de la poésie, Yoav, subjugue Nira, l'enseignante et elle contacte son père pour révéler sa découverte. Mais, cette rencontre est décevante car ce père, pragmatique et entrepreneur ne veut pas d'une vie "poétique", qu'il assimile aux perdants, aux "losers", aux assistés et aux parasites sociaux... L'institutrice au contact du petit garçon voit sa vie changer : elle porte un regard plus critique sur l'engagement de son fils dans l'armée, sur son mari gentil mais peu romantique. Elle ressent le mépris de la société sur la poésie et quand elle franchit la ligne rouge en invitant le petit prodige dans une soirée dédiée à la poésie, le père de l'enfant lui interdit de le revoir. Elle va alors commettre un acte radical en le kidnappant dans sa nouvelle école. Le jeune garçon réagit en l'enfermant dans la salle de bain de la chambre d'hôtel et elle va comprendre qu'elle a fait une grande erreur... La police intervient pour libérer l'enfant et l'histoire se termine dans une réalité brutale loin d'un monde nimbé de poésie. J'ai lu une critique paru dans le Monde du 10 septembre qui m'a éclairée sur le projet du réalisateur. Nadav Lapid pose des questions importantes  sur la place de la poésie dans une société dévorée par le matérialisme, sur la vulgarité d'un monde dominé par la bêtise médiatique des variétés, des jeux et des talk-show, etc. Je sais que ce film n'a pas rencontré le succès auprès du public mais j'aime bien ces OVNI cinématographiques...