vendredi 24 septembre 2021

Escapade sicilienne, Catane

 Pour reprendre l'avion, j'ai terminé mon escapade à Catane. Cette cité n'est pas plaisante au premier abord quand on pénètre dans son port industriel où la mer n'est même plus visible. Le chaos urbain se vérifie à chaque avancée du taxi qui nous a conduit vers notre hôtel dans le centre ville, via Crociferi. L'Etna, volcan menaçant, domine le paysage de la ville et il est souvent noyé dans les nuages à son sommet. J'ai commencé ma visite par l'église baroque San Giliano, puis je me suis dirigée vers le Monastère des Benedettini, transformée en université. Je suis entrée pour voir l'intérieur et ce lieu, chargé d'histoire, m'a un peu échappé. Des étudiants en lettres vaquaient à leurs occupations mais voir cette jeunesse sicilienne dans un tel endroit me semblait réjouissant. Je préfère que ces lieux d'esprit servent à l'éducation et à l'étude que consacrés aux touristes... Le centre historique donne une image plus remarquable de la cité avec sa Piazza Duomo, devenue une zone piétonne, exposant son célèbre pachyderme en pierre de lave. Cet éléphant de l'époque romaine serait dotée de pouvoirs magiques contre les éruptions de l'Etna. La fontaine éléphantesque attire de nombreux passants, Siciliens en majorité. A côté de la Cathédrale, une deuxième fontaine, "Fontana dell'Amenano", montre une statue avec une corne d'abondance et surtout révèle la présence d'un fleuve souterrain qui a été enseveli par une coulée de lave. Le Duomo, reconstruit au XVIIIe, se présente fièrement avec sa belle façade en pierres dorées. Plus loin, je n'ai pas manqué le théâtre gréco-romain, pouvant contenir 7 000 spectateurs. Après un repas dans une brasserie sur la piazza Duomo, j'ai visité le musée civique dans le Castello Ursino. Ce château élevé, en 1239 par l'empereur Frédéric II, a accueilli le premier parlement sicilien en 1282 et a finalement été recyclé en prison. Il abrite aujourd'hui un beau musée avec des collections archéologiques et picturales de la ville. L'austérité du lieu s'efface un peu grâce aux œuvres d'art exposés. Je pouvais toucher un kouros antique, admirer quelques vases grecs, découvrir des peintres siciliens sans la présence de gardien et très très peu de touristes. J'ai fini ma soirée devant un spritz sur la Piazza Duomo où je voyais défiler les Catanais et les Catanaises dans une ambiance bon enfant et très décontractée. Le soir, les habitants pratiquent comme les Espagnols la tradition du "Paseo", la promenade familiale pour déguster une glace, une pâtisserie afin de se détendre sans la chaleur de la journée. Le lendemain, je prenais l'avion pour Lyon, un vol de deux heures, et je constatais dès mon arrivée en France un changement total d'atmosphère. La Sicile était toujours dans ma tête et j'éprouvais une certaine nostalgie d'avoir quitté cette terre si attachante.