mardi 15 mai 2018

Escapade sicilienne, 7

En trois jours, j'ai visité un grand nombre d'églises et d'oratoires baroques et j'ai gardé dans ma mémoire, des images d'angelots en stuc (les Putti) aussi espiègles que malicieux... La Sicile baroque s'expose dans ces institutions religieuses où il fallait séduire les fidèles en cumulant le maximum de sculptures en marbre, de fresques peintes sur les plafonds, de statues en stuc, de colonnades torsadées, d'orgues en or, de bois dorés, de pavements géométriques : une débauche d'objets, une exubérance de couleurs et de formes. L'exaltation religieuse s'intensifiait avec l'art. Palerme pourrait se résumer avec ce seul mot : baroque ! J'ai fini par confondre les décors des églises à la fin du séjour pour ne retenir qu'une symphonie triomphale à la gloire de la religion catholique. La ville propose un parcours du sacré baroque et les églises ont des heures d'ouverture très convenables, surtout en fin de journée. J'ai évidemment repéré les musées de Palerme. Le Musée archéologique régional Antonio Salinas m'a vraiment passionnée car j'ai retrouvé les objets des fouilles entreprises dans les sites que j'avais visités.  Installé dans un couvent en 1866, le musée est en cours de rénovation et seules, les salles du rez-de-chaussée étaient ouvertes. Heureusement, la collection grecque se situe à ce niveau et j'ai encore eu la chance d'admirer des dizaines de vases grecs, des statues, des objets divers dont la première baignoire sculptée de l'Antiquité... J'éprouve une vraie fascination pour l'art grec ! La Galerie d'art moderne de Palerme est aussi installée dans un couvent et présente la peinture sicilienne du XIXe et du XXe et même si je ne connaissais aucun de ces peintres, j'aime découvrir ces tableaux qui racontent tous l'identité profonde du pays. Un peintre sicilien a particulièrement retenu mon attention : il s'agit de Francesco Trombadori dont toutes les toiles étaient présentes. Il peignait des femmes qui toutes lisaient... Le Palais Zito, fondation privée, présente une série de peintres italiens contemporains et j'ai remarqué un très beau portrait de Kafka. Pour terminer l'évocation des musées palermitains, je n'ai pas oublié le Musée Abatellis, toujours installé dans un couvent qui retrace les arts en Sicile du XIIe au XVIIe siècle. La fresque du Triomphe de la Mort constitue l'un de ses trésors. Un cheval d'Apocalypse, crinière au vent, transperce l'humanité de ses flèches... J'ai vu le tableau de la Vierge Bleue d'Antonello de Messina, captée dans une lumière toute intérieure. Palerme, à travers ses églises baroques, ses musées et ses monuments se hausse à la hauteur de Naples sans le Vésuve...