lundi 2 mai 2016

Rubrique cinéma

Je suis allée voir cet après-midi, "Par amour", du cinéaste Giuseppe Gaudino avec Valeria Golino. Mon choix s'est porté sur ce film italien pour cette seule et bonne raison : l'histoire se déroule à Naples et je voulais retrouver l'ambiance volcanique de cette cité unique. J'avoue que je n'avais lu aucune critique, ni recommandation et je n'ai pas été déçue... Les premières images en noir et blanc montrent une femme dans la quarantaine, travaillant à la télévision comme script. Ce contrat la rend heureuse. Elle se laisse même séduire par le personnage bellâtre de la série en tournage. Entre son lieu de travail et son foyer, Anna se débat sans cesse. Elle se retrouve dans sa famille entre ses deux filles et son fils handicapé sourd et muet. Le mari, un ancien acteur, a renoncé à sa carrière pour nourrir sa famille. Ils adoptent le langage des sourds-muets pour communiquer entre eux et semblent heureux.  Anna s'occupe aussi de ses vieux parents, malades et dépendants. Son épuisement physique et son moral en berne la fragilisent et elle se met à rêver d'amour. Elle accepte une invitation de l'acteur en question et noue une relation amoureuse un peu risquée pour elle. Sa naïveté l'empêche de voir la réalité. Mais, elle comprend par petites touches que son mari est devenu l'usurier du quartier et quelques familles sont délogées. Cet homme d'un machisme répugnant la bat devant ses propres enfants. Anna se rebelle enfin et dénonce ses trafics à la police. On apprend aussi à la fin que l'acteur énamouré devait l'éliminer pour éponger ses dettes contractées avec lui. Ce film ne se "lit" pas comme une histoire linéaire et réaliste. Beaucoup de scènes reviennent en couleurs symbolisant les souvenirs de son enfance. On voit aussi des images oniriques de la mer et du Vésuve dans une tempête menaçante. Anna finira par voler de ses propres ailes, au sens propre dans la scène finale étonnante et réjouissante. Ce film raconte un drame familial et social, illustré par des images baroques et surréalistes. Il faut dire que l'on retrouve cette folie napolitaine avec la religion ultra-présente dans la vie quotidienne. Une scène pleine d'humour révèle cet aspect cocasse entre la mère et Anna autour d'un crâne adopté comme une relique ! Un portrait original et fort d'une femme noyée dans ses problèmes mais qui finit par surnager et même s'envoler dans un acte de liberté d'un courage inouï...