mardi 30 novembre 2021

Escapade parisienne, 4

 Mercredi matin, je suis passée devant l'Opéra Garnier et j'ai eu envie de visiter cet édifice culturel consacré à la musique classique et à la danse. Je n'avais jamais eu l'idée d'entrer dans ce temple lyrique bien que sa façade spectaculaire attire tous les regards. J'ai découvert l'escalier monumental, le Foyer, véritable galerie de Versailles, la salle magnifique du spectacle avec le plafond de Chagall, les vestibules et la bibliothèque. Un monument exceptionnel érigé par Napoléon III et élaboré par Charles Garnier. Ensuite, j'ai succombé à la société de consommation en pénétrant dans quelques grands magasins parisiens pour retrouver l'univers de Zola du XIXe : les Galeries Lafayette, le Printemps pour voir la décoration flamboyante et kitsch des vitrines et des rayons. Je préfère de très loin la sobriété des musées et des librairies. A midi, j'avais réservé ma visite pour Sandro Botticelli (1445-1510) au Musée Jacquemart-André. Evidemment, je redoutais que ce peintre florentin de la Renaissance allait attirer la foule. Je n'ai pas été déçue par cette prémonition : les salles du musée regorgeaient de monde et voir cette quarantaine de toiles merveilleuses dans la cohue n'était pas une sinécure. Pourtant, le musée imposait des créneaux horaires mais l'exigüité des lieux ne facilitait pas une visite harmonieuse, une harmonie que dégagent les peintures de Botticelli. L'exposition montre aussi l'importance de l'atelier, laboratoire foisonnant d'idées et d'apprentissage. La concentration de ces toiles venues de Londres, d'Amsterdam, de Turin, de Rome, de Berlin, de Munich, de Florence constitue un événement culturel rare et précieux. Vierges à l'enfant, la belle Simonetta, la divine Vénus, la Madone Campana, Judith, mes yeux captaient la beauté de ces œuvres. Botticelli signa les plus grands chefs d'œuvre du Quattrocento. L'artiste par son génie raconte la beauté féminine, l'harmonie terrestre, la foi religieuse. Botticelli comme Léonard de Vinci illustrent à merveille le Beau dans toute sa perfection. Pour comprendre son génie, j'ai préparé ma visite en lisant "Les Primitifs italiens" de Daniel Arasse, un ouvrage essentiel pour saisir au delà des images le sens de la peinture italienne de la Renaissance. Avant de quitter le musée, j'ai revu les autres salles avec un Carpaccio, un Mantegna, un Rembrandt. Les visiteurs se bousculaient à l'étage et semblaient ignorer que ce Musée Jacquemart-André détient des peintures dignes du Louvre. Après ce bain bénéfique dans la Renaissance italienne, j'ai consacré mon après-midi à l'art contemporain. C'est une autre histoire...