mardi 24 novembre 2015

Atelier de lectures, 1

Aujourd'hui, nous nous sommes retrouvées autour des livres et de la lecture. Comme je l'ai écrit ces jours-ci, c'est difficile de vivre comme avant et pourtant il faut poursuivre nos activités même si chacune a exprimé sa peur, son angoisse et ses questions sur les attentats de Paris. J'ai évoqué un document, "Le monde des Livres" de vendredi dernier où des écrivains évoquent leur sidération, leur compassion et leur combat culturel des mots face à la barbarie de ces fous furieux préférant la mort à la vie et la haine à l'amour. J'ai retrouvé dans le Cahier des Livres, le témoignage de Zeruya Shalev, elle-même victime d'un attentat à Jérusalem. Pour démarrer et détendre l'atmosphère attristée de l'atelier, Evelyne a lu un texte teinté d'humour de Bernard Friot, extrait d'un recueil "d'histoires pressées". Nous avons ensuite commencé par débattre des nouveautés de la rentrée et des prix littéraires. J'ai donc noté que personne n'avait encore lu le prix Goncourt ("Boussole" de Mathias Enard)... Mylène a évoqué le roman d'Agnès Desarthe, "Ce cœur changeant", ayant obtenu le prix du journal "Le Monde", très agréable à lire. On a cité le très bon Chalandon, "Profession père", "L'homme de ma vie" de Queffelec, et le très équivoque "D'après une histoire vraie" de Delphine de Vigan, un thriller à la Hitchcock, mêlant le faux et le vrai, la fiction et le réel. Dans la catégorie des coups de cœur, Janine, sur les conseils d'une libraire de Chambéry, a beaucoup aimé "Une vie entière" de Robert Seethaler aux éditions Sabine Wespieser. Cet écrivain autrichien est peu connu du public, mais la critique littéraire l'avait déjà remarqué dans son précédent livre, "Le Tabac Tresniek" sur la montée du nazisme en 1937. Dans "Une vie entière", le héros principal est recueilli dans une famille où il est battu. Sa vie dans les montagnes s'avère rude. Il travaille dans une entreprise de téléphériques et quand il revient de la guerre, les géraniums remplacent les croix gammées. La vie rustique du personnage central fait penser à l'univers d'un Ramuz. Une "vie minuscule" dans une nature grandiose, comme dirait Pierre Michon... La suite, demain.