vendredi 9 avril 2010

Pour saluer Giono

En travaillant sur un lot de livres à envoyer en reliure, je suis tombée sur un volume de Jean Giono en piteux état. Je l'ai feuilleté et j'ai tout de suite éprouvé une sentiment d'émerveillement en parcourant sa prose et son style. J'ai beaucoup lu Giono quand j'étais jeune et j'avoue que je l'ai abandonné depuis très longtemps. Mon fils a étudié récemment "Le hussard sur le toit" au collège et je l'ai aidé à expliquer un de ces textes, très riche en images et en émotions. Je vous livre un passage du livre "Pour saluer Melville" : (il parle du roman de Melville "Moby Dick") "Il me suffisait de m'asseoir, le dos contre le tronc d'un pin, de sortir de ma poche ce livre qui déjà clapotait pour sentir se gonfler sous moi et autour de moi la vie multiple des mers."
Giono, son monde naturel, ses personnages simples et émouvants, son style imagé et vivant devraient revenir à la "mode". Je me sens coupable de m'être détournée de ce grand écrivain français, si peu lu de nos jours : je me réserve "Pour saluer Melville" pour cet été !

Découverte

Toujours dans le Libé d'hier, le cahier Livres consacre un article sur un roman que j'ai lu cette semaine : "Les variations Bradshaw" de Rachel Cusk. Je connaissais son roman précedent "Arlington Park" que j'avais beaucoup apprécié. Je pensais à la lisant à toutes ces romancières anglaises qui ont un talent fou pour décrire les atmosphères secrètes des couples et de la vie en famille. Virginia Woolf, la plus géniale mais aussi Anita Brookner, Penelope Lively, Zadie Smith, et d'autres encore (voir un numéro du Magazine littéraire sur ce thème). Ces écrivaines anglaises ont l'art de décrire le temps de la vie quotidienne, des rapports familiaux et amoureux avec une finesse de brodeuse. Ce sont des artistes du "miniaturisme" : la vie est là, simple et tranquille en façade mais c'est un monde de sentiments, d'impressions et de pensées qui se révèle en profondeur pour le plus grand bonheur des lecteurs ! "Les variations Bradshaw" : à lire sans tarder...

Admiration

J'ai lu le journal Libération du jeudi et j'ai trouvé un très beau portrait de Talisma Nasreen en dernière page. Je l'ai vue aussi sur Canal + avec Caroline Fourest, journaliste et féministe engagée.
Cela fait longtemps que j'admire cette femme bangladaise, subissant la haine et les menaces de mort de ses concitoyens ultra-religieux. Elle revendique son athéisme et combat les idées les plus rétrogrades de toutes les religions. C'est une Voltaire au féminin du XXIème siècle et son courage, sa détermination, son combat d'une difficulté inouïe pour survivre, attirent toute mon admiration. Il faut lire son livre le plus connu "La honte" paru chez Stock en 1993 et découvrir son dernier ouvrage en collaboration avec Caroline Fourest "Libres de le dire" aux éditions Flammarion : deux femmes libres, belles et rebelles et pouvant servir d'exemples à toutes les femmes du monde !