vendredi 12 juin 2015

Escapade à Besançon, 2

Besançon semble inspirer le génie : Victor Hugo et les Frères Lumière sont nés dans cette ville. La littérature et le cinéma ont jailli du même berceau... J'ai visité la maison de Victor Hugo, située près de la Porte Noire. Le poète a vu le jour le 26 février 1802 et sans rappeler la biographie de notre gloire nationale, j'évoquerai sa formidable boulimie d'écriture car il a utilisé toutes les formes littéraires : des poèmes, des romans, du théâtre, des essais. Son père était chef de bataillon en garnison dans la ville et dans une vitrine, est exposé l'acte de naissance du petit Victor, fils de Sophie Trébuchet et de Léopold Hugo. Dans ce musée, la scénographie de la vie de l'écrivain se faufile sur les murs, sur les marches de l'escalier avec les titres de son œuvre. Des panneaux très stylés racontent son itinéraire littéraire, politique et social. Il y a très peu d'objets "hugoliens" et cette maison a une portée plus symbolique que muséale. Des phrases choc parsèment les murs de l'espace : "La liberté commence où l'ignorance finit", "Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent", "Le mot est un être vivant". Il faut aussi évoquer sa grande saga sur la misère humaine avec le personnage émouvant et mémorable de la petite "Cosette", symbole de l'innocence innée, de l'enfance bafouée et de la pauvreté incarnée. Tous les "politiques" devraient visiter cette maison pour leur rappeler l'immense message de Victor Hugo en 1849 : "Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère". Si Monsieur Hugo revenait en France dans certains quartiers des grandes villes où des SDF survivent tant bien que mal, il serait un peu étonné de voir ces scènes au XXIè siècle... Victor Hugo voulait le suffrage universel, l'enseignement pour tous, les Etats-Unis d'Europe, la liberté de la presse, des droits pour les femmes et les enfants, etc. Cet espace assez modeste par sa taille diffuse un sentiment de générosité et de justice en ces temps de crise sociale et politique. Victor Hugo écrase par sa dimension les frères Lumière, Charles Nodier, Charles Fourier, P.J. Proudhon, tous nés à Besançon ! Dès que je me rends dans une ville, je recherche les traces d'écrivains et ici, j'étais ravie de retrouver ces créateurs qui ont changé la marche du monde. L'air de Besançon doit peut-être libérer des neurones exceptionnelles que certains habitants captent de siècle en siècle pour donner naissance à des petits ou de grands génies...  Je découvre assez tard le charme de la Franche-Comté et de sa capitale mais, comme dit le proverbe, "mieux vaut tard que jamais"...