vendredi 18 juin 2010

La tête en friches

J'ai vu le film de Jean Becker, "La tête en friches" et bien que je ne mentionne pas les films que j'aime (je vais le faire aussi, maintenant), je me dois de raconter cette histoire simple, délicate et émouvante. Germain,(tiens, tiens !) 45 ans, quasi analphabète, vit sa vie tranquille entre ses potes de bistrot, sa copine Annette, son jardin potager et sa mère complètement folle avec laquelle les rapports sont très conflictuels. Né de père inconnu, et considéré comme un idiot à l'école primaire, il n'a jamais lu et sait à peine écrire, il est resté " en friche ".
Un jour, au parc, il fait la connaissance de Margueritte, une très vieille dame. Elle vit seule, à présent, en maison de retraite. Entre Germain et Margueritte va se nouer une vraie complicité tendre et filiale...
Ce film fait enfin l'apologie (une défense authentique et passéiste diraient certains blasés) de la lecture, un hommage appuyé à la libération que provoque la lecture de livres ! Défilent Albert Camus et "sa peste", Romain Gary et "sa Promesse de l'aube", Jules Supervielle et "son enfant de la haute mer". Ce film est un bol d'air que certains trouveront trop primaire, lourdingue (comme Depardieu, ah la dictature des maigres !))sans falbalas hyperbranchés style Avatar. Ces spectateurs-là ne doivent surtout pas aller le voir. Ce film est réservé aux gens "pas à la mode", aux débranchés de l'hypermodernité individualiste et friquée, aux adultes en mal d'enfance, aux généreux qui s'occupent de leur "vieux" et qui sont moqués par ceux qui ne pensent qu'à leur propre confort personnel... C'est la culture qui fait réfléchir, c'est l'amour des mots et des idées qui rend heureux ! Le film finit bien : quelle erreur pour les amateurs du malheur ! Le bonheur n'est pas à la mode aujourd'hui et je me souviens d'une phrase de Camus qui disait "il n'y a pas de honte à préférer le bonheur". Ce film est un vrai petit bonheur !