mercredi 5 avril 2023

Atelier Littérature, 3

 La liste sur les livres écrits par des femmes a emporté une adhésion quasi unanime surtout pour le roman de Viola Ardone, "Le choix", publié chez Albin Michel en 2022. Dans un petit village sicilien, Oliva Denaro ne va pas se soumettre à la loi ancestrale. Les femmes violées par des hommes doivent se marier avec eux ! La coutume appelle ce phénomène odieux une "réparation". La petite Oliva va subir cet acte avec le fils du pâtissier. Mais, elle décide de porter plainte et elle échappe à son destin grâce à ses études en devenant institutrice. Geneviève était fort étonnée d'apprendre que cette histoire datait des années 60 ! Ce très bon roman italien d'une émancipation féminine évoque une tradition, le mariage forcé, qui, heureusement, a disparu en France mais hélas, se poursuit ailleurs. Un deuxième roman a attiré l'intérêt du groupe : "Les Sources" de Marie-Hélène Lafon. Ce récit à l'allure autobiographique raconte aussi dans un autre contexte l'émancipation d'une femme dans le monde agricole du Cantal. L'homme de la ferme, fier de son métier, maltraite son épouse dans une violence verbale et physique. La famille s'agrandit au fil du temps et le mariage ne s'arrange en rien. Un jour, ça craque enfin et la mère part avec ses enfants. Ce sujet d'une banalité courante prend une autre dimension sous la plume acérée, inspirée et contenue de Marie-Hélène Lafon. Pour ma part, c'est son meilleur roman, le plus dense, le plus profond, le plus émouvant. La plupart des lectrices ont aussi lu "Le temps des féminismes" de Michelle Perrot. Un essai éclairant, pédagogique et historique sur les féminismes du XXe siècle. Régine a bien apprécié "Fille en colère sur un banc de pierre", de Véronique Ovaldé, publié chez Flammarion en janvier 2023. L'écrivaine raconte une histoire d'une famille, frappée par le malheur : "Elles étaient quatre sœurs inséparables promises à la plus belle des vies. Il y avait Violetta la reine, Gilda la pragmatique, Aïda la préférée et Mimi le colibri". Pour le père tyran, "n'avoir que des filles, c'est ne pas avoir d'enfants". Un soir de carnaval, le drame survient quand la cadette disparaît et ne sera pas retrouvée. A partir de cette tragédie, les relations familiales sont bouleversées. Odile B. a apprécié le roman polyphonique de Camille Froidevaux-Metterie, "Pleine et douce", publié chez Sabine Wespieser. Un chœur de femmes salue la venue au monde de la petite Eve. Stéphanie, sa maman, cheffe de cuisine, est allée en Espagne pour une procréation médicalement assistée. Toutes, sœurs, nièces, amies témoignent de leur quotidien et s'interrogent sur ce désir maternel irrésistible et irrémédiable. Un éloge de la féminité et de la maternité malgré quelques voix discordantes dont celle de sa mère. Prochain rendez-vous de l'atelier le jeudi 11 mai en compagnie de Milan Kundera...