mercredi 22 septembre 2021

Escapade sicilienne, la Sicile baroque

 Après la ville de Noto, les guides touristiques m'avaient influencée pour découvrir les fleurons de la Sicile baroque. Noto m'avait frappée par son harmonie architecturale mais, j'ai été assez déçue en parcourant Modica et Scicli, villes d'une architecture assez anarchique. J'avais vu une émission de télévision sur le chocolat fabuleux de Modica et évidemment, ma gourmandise fut comblée avec cette petites plaques d'un chocolat dont la fabrication conserve ses secrets depuis des décennies. Il est vrai que les fabricants conjuguent son goût aux agrumes, au café, à la vanille, aux noix, à la pistache et tant d'autres parfums. Ces deux villes visitées ne m'ont pas laissé des souvenirs impérissables d'autant plus que les églises baroques étaient toutes fermées. Quand j'ai repris la route vers Raguse pour rejoindre une ferme d'agritourisme, j'ai vécu un moment difficile avec un orage diluvien et je voyais l'eau dévaler sur la route qui se transformait en ruisseau. Heureusement, il a fallu se garer pour attendre la fin du déluge. La Sicile, terre de volcan, attire les excès en tous genres y compris dans la météo : soleil brûlant, pluies affolantes ! J'ai rejoint mon nouvel hébergement grâce à google à Santa Croce Camerina tellement l'endroit était caché et non signalé. Au bout d'un chemin caillouteux, une ferme s'est dévoilée dans sa solitude au milieu des champs d'oliviers. Le propriétaire nous a accueillis en nous racontant l'histoire de cette résidence d'été datée de 200 ans. Le soir, le seul restaurant ouvert dans cette région déserte se trouvait à cinq kilomètres et proposait un menu unique : la viande de buffle ! Un élevage de ces énormes bestioles mâles et femelles, vouées à la viande et à la mozzarella,  jouxtait le restaurant et l'odeur musquée de ces animaux impressionnants dominait l'air ambiant. J'avoue que c'est la seule fois et la dernière que je mangerais du buffle ! Les habitants du coin se pressaient dans ce restaurant avec ce menu unique et nous étions les seuls Français à déguster ce plat roboratif. Le silence régnait dans la ferme très peu fréquentée à ces dates et ce retour dans la nuit, sur ce chemin perdu au bout d'un monde inconnu, me plongeait deux cents avant au temps des calèches quand les propriétaires terriens rejoignaient leur résidence d'été comme dans le roman "Le Guépard" que je lisais pendant mon escapade sicilienne... Prochaine étape, Raguse, un rendez-vous incontournable.