mardi 15 janvier 2013

"Tout autre, une confession"

J'avais lu une bonne critique de ce livre dans le "Monde des Livres" et j'avais donc envie de découvrir qui était François Meyronnis. Ce récit littéraire paraît dans la collection "L'Infini" chez Gallimard et si l'on éprouve une grande curiosité pour la littérature française, cet ouvrage est vraiment original et riche d'enseignement sur l'absolu littéraire. François Meyronnis est un ami de Philippe Sollers et de Yannick Haenel. Ils se retrouvent autour de la revue ambiteuse "Ligne de risque", touchant quelques milliers ou (centaines) de lecteurs(trices). Si j'ai bien compris le message initial du récit, il veut "dépoussiérer" la langue, inventer une conception "spirituelle" de la littérature, "désépuiser" le langage, les idées, renouveler le discours. Ce récit autobiographique ressemble à une prise de paroles rebelles, voire révolutionnaires. L'écrivain se vit en ermite social, refuse les conventions, les conformismes, les situations communes. Il se revendique avant tout comme un "anarchiste" de la littérature. Le lecteur(trice) va croiser des références littéraires, des pères spirituels comme Lautréamont et Rimbaud. Il évoque aussi la personnalité de  Bernard Lamarche-Vedal, écrivain incompris. Son credo réside dans le refus de toute société organisée et sa solitude ascétique, sa vérité d'homme voué exclusivement à l'écriture finissent par toucher le lecteur(trice) quelque peu songeur devant cet engagement total pour la littérature. J'ai surtout apprécié dans ce récit une langue française, travaillée comme un diamant, sans aucun maniérisme. Le style de François Meyronnis se rencontre rarement de nos jours... A découvrir, pour comprendre une des tendances littéraires d'aujourd'hui et pour la beauté du langage.