lundi 19 mars 2012

"Crépuscule"

Le dernier roman de Michael Cunningham m'a quelque peu déçue. J'avais beaucoup aimé son roman "Les heures", paru en 1999, et adapté au cinéma. Ce roman sur trois femmes, trois lieux, trois époques (dont Virginia Woolf) était puissant, profond, magnifique. Alors, je m'attendais à retrouver ce souffle romanesque. Hélàs, ce "Crépuscule" n'a pas tenu ses promesses. Mais, il se lit quand même avec intérêt. C'est l'histoire d'un couple de New-Yorkais aisés, les Harris : l'homme du couple, Peter, travaille dans une galerie d'art contemporain et sa femme Rebecca collabore à une revue culturelle. Ils sont mariés depuis vingt ans et ont une fille, Béa, déprimée et solitaire, qui a choisi un travail modeste dans un hôtel. Dans cette vie de privilégiés de la caste médiatique, un grain de sable va s'introduire symbolisée par le personnage de "The mistake", le jeune frère de Rebecca. Ce jeune homme, marginal et drogué, fait le désespoir de ses soeurs, dont Rebecca, et se refugie à New York dans le beau loft pour reprendre pied et chercher un travail. Or, Ethan, alias Mizzy, de nature androgyne, attire le mari de sa soeur qui retrouve en lui la beauté de sa femme, vingt ans avant. Le romancier aborde la crise de la quarantaine chez Harris : est-il amoureux de Mizzy ? Aime-t-il encore sa femme ? Le cadre urbain américain, le milieu de l'art et de la presse culturelle, la mosaïque familiale fragile et menacée, les tourments de la vie du couple, la fragilité des êtres, tous ces ingrédients composent un roman agréable à lire mais on est loin des oeuvres antérieures de Michael Cunningham... Dommage mais il vaut tout de même le détour !