lundi 1 avril 2024

Escapade à Venise, le Grand Canal

 Je suis partie à Venise en cette fin du mois de mars pour retrouver la sérénité de la Cité des Doges. Alors que des milliers de touristes se massent sur la Piazza San Marco et dans le quartier du Rialto, il suffit de faire quelques pas d'écart pour que la foule s'estompe et disparaisse subitement. Venise recèle de lieux déserts et silencieux dans le Dorsoduro, le Cannaregio, le Castello. Je recherchais ces havres de paix lors de mon séjour et miracle, avec l'aide de mes guides culturels, j'ai visité en particulier une vingtaine d'églises qui recélent des trésors artistiques. L'arrivée en bateau de la société Alilaguna permet déjà une approche picturale. Quand apparaît le Campanile, le Palais des Doges, la Salute et la Punta della Dogana, mon coeur s'est emballé face à cette beauté plus que millénaire. La magie de voir Venise en arrivant en bateau reste un moment de grâce. Cette route maritime plantée de piquets en bois avec des mouettes et des cormorans perchés sur ces balises ressemble à un chemin d'eau unique dans son genre. Une fois arrivée sur les Zattere, dans le Dorsudoro, l'appartement loué se situait à deux pas de l'embarcadère. Les valises posées, la première chose à faire en cette fin d'après-midi : prendre le vaporetto à l'arrêt Academia et remonter le Canal Grande pour admirer pendant quatre kilomètres les palais gothiques et Renaissance qui défilaient devant mon regard : le Palazzo Dario, le Ca Rezonnico, le Ca Foscari, le Grimani, le Ca d'Oro : la "Plus belle avenue du monde". Je ne peux pas tous les énumérer car ces 170 édifices datant du XIIIe au XVIII siècle sont transformés en musées, en institutions administratives, en hôtels particuliers. Ils symbolisent la richesse et la puissance de la vieille cité. Cette balade provoque le syndrôme de Stendhal, un choc esthétique. Gondoles, bateaux taxis, bateaux de livraison, ambulances, police, toutes ces embarcations se partagent en toute bonne entente ce canal d'à peine 70 mètres de large et de cinq à dix mètres de profondeur ! Pour visiter Venise, il faut évidemment connaître les lignes des vaporettos, le métro vénitien à ciel ouvert et à la bonne odeur marine. Ici, pas de routes, pas de pistes cyclables, pas de troittoirs, pas de feux rouges, de camions, de voitures, de motos mais des voies d'eau, des canaux, des campos, des ponts, des rios, des ruelles et des impasses. Cette présence permanente de l'eau m'enchante car j'ai vécu jusqu'à mes trente ans près de l'Adour et près de l'Océan atlantique et ces souvenirs aquatiques de jeunesse réactivent ma mémoire profonde. A Venise, je rajeunis de quelques décennies !