lundi 12 janvier 2015

Dimanche 11 janvier, la marche républicaine

J'ai arrêté d'écrire jeudi dernier après l'attentat sanglant contre Charlie Hebdo. Le lendemain, une jeune policière municipale a été abattue par le troisième fanatique islamiste qui a terminé sa folle cavale meurtrière dans un hypermarché casher en massacrant quatre Juifs. On vit dans un cauchemar depuis jeudi et même si quelques millions de citoyens sont descendus dans la rue, je ne suis pas rassurée par les temps qui viennent. On entend des mots terribles dans les médias, dans la presse : terreur, terrorisme, guerre, violence, tuerie, carnage, otage, exécution, fanatisme, folie meurtrière, antisémitisme. Après ces actes traumatisants, l'émotion nous a tous submergé(e)s avec la force d'un slogan poétique que l'on pouvait décliner selon des identités diverses : je suis Charlie, je suis Juif, je suis Policier. Je dirai aussi pour ma part : je suis Française ou je suis Républicaine. Mon appartenance aux valeurs républicaines transcende tout le reste, et nos croyances ou notre athéisme doivent se confiner dans la sphère privée. Je préfère évoquer l'immense et salutaire solidarité des citoyens face aux attaques mortelles et ignobles qu'ont subi des dessinateurs représentant la libre pensée, des policiers représentant la protection des citoyens, des juifs, éternelles victimes de l'intolérance. Ces néo-nazis, ces néo-fascistes sèment la panique et la peur par idéologie et par la haine de tout ce que notre pays symbolise : une terre de liberté, d'égalité entre les hommes et les femmes, de paix, d'éducation et de culture pour tous quelque soit ses origines. On a tous envie de revenir à une vie normale, apaisée et ce matin, je me suis retrouvée dans un groupe d'étude consacrée aux "Fleurs du Mal" de Baudelaire. Le professeur-animateur nous a proposé de commenter cette marche républicaine et deux mots magnifiques ont été écrits sur le tableau : laïcité, liberté. Nous avons parlé de Voltaire, évidemment, de Diderot, de Rousseau, des Lumières, un retour heureux à la culture et à la littérature.