jeudi 3 novembre 2022

Atelier Littérature, 3

Dans la deuxième partie de l'atelier, nous avons évoqué quelques coups de cœur. Annette a présenté le dernier roman de Laurent Gaudé, "Chien 51", publié chez Actes Sud. Le personnage central, Zem Sparak, étudiant engagé, vit dans une Grèce dystopique, vendue au plus offrant. Le jeune homme s'est engagé comme supplétif à la sécurité dans la mégapole du futur. Ce chien (ou policier) opère dans un zone la plus misérable de la cité. Mais, au détour d'une enquête, le passé revient à la surface. Ce roman de science-fiction politique a séduit Annette et Laurent Gaudé ne laisse jamais ses lecteurs dans l'ennui. Geneviève a choisi des nouvelles de Pierre Péju, "Effractions", publié chez Gallimard en mai. Ces trois nouvelles percutantes montrent trois personnages à trois âges de la vie. Geneviève a évoqué celle d'un homme solitaire, qui, se sentant vieillir, s'inscrit dans un club secret dont les membres se sont engagés à se rendre mutuellement un terrible service afin d'échapper au déclin. Ce recueil de nouvelles parle d'art, d'identité, de littérature, de la vieillesse. Pierre Péju, écrivain discret, peu connu du grand public, mérite vraiment notre attention. Danièle a aimé un album jeunesse bilingue, très original, "Le rideau de Mrs Lugton" de la sublime Virginia Woolf. Ce texte méconnu de l'écrivaine anglaise raconte l'histoire loufoque d'une vieille dame au coin du feu. Elle coud et quand elle sombre dans le sommeil, des animaux sauvages, qui ornent le tissu, se mettent à s'animer. Mais, attention, si la gouvernante ouvre les yeux, tout se figera à nouveau. Cet album est une super idée de cadeaux pour Noël pour se l'offrir et faire aussi plaisir à nos petits-enfants. Odile a lu un documentaire historique de Philippe Sands, spécialiste reconnu des Droits de l'Homme, "La dernière colonie". Les Etats-Unis ont installé une base militaire avec l'accord de la Grande Bretagne sur Diego Garcia, près de l'île Maurice dans l'Océan indien. Les habitants de l'île sont chassés de leur foyer et contraints à l'exil. Depuis 50 ans, Liseby Elysé se bat pour retourner sur son île natale. Philippe Sands retrace ce combat en mettant en lumière l'impérialisme britannique et les crimes perpétrés sur les habitants de l'île. Dans les coups de cœur des lectrices amies, peu d'essais et de documentaires apparaissent et Odile a eu le mérite de mettre en lumière un épisode de notre histoire contemporaine totalement occulté par les médias. Même si ce drame se situe à des milliers de kilomètres de chez nous, sa portée demeure universelle. (La suite, demain)