lundi 16 mai 2022

La Bretagne, Saint-Malo

 En mai, fais ce qu'il te plaît... Je suis partie une semaine pour découvrir la Bretagne du Nord. J'avoue que je ne connaissais pas du tout cette région et pourtant, elle bénéficie d'une réputation élogieuse depuis des décennies. J'ai préféré partir à "l'étranger" pendant des années car je rêvais de découvrir les capitales européennes que j'ai adoré : Rome, Londres, Berlin, Prague, Naples, Amsterdam, Madrid, Copenhague, Stockholm et tant d'autres. Tous ces lieux de culture ont nécessité toute mon attention et ont recueilli toute mon admiration. J'ai délaissé notre France, nos régions et nos campagnes à part mon belle Côte basque avec ses vagues montagneuses et ma Savoie d'adoption avec ses montagnes en forme de vagues. J'ai traversé la France en voiture et je connais bien les diagonales de Paris à Biarritz ou de Chambéry à Besançon. J'ai donc décidé de consacrer au minimum deux escapades annuelles pour découvrir quelques coins de France. En février, j'étais à Antibes et à Nice, à Paris en mars pour déguster un grand bol de culture. Et en mai, la Bretagne du Nord de Saint-Malo à Roscoff. Dès que je suis arrivée à Saint-Malo où j'avais réservé une chambre avec vue sur la mer, autrement dit sur la Manche, j'ai tout de suite remarqué la très belle plage du Sillon de quatre kilomètres de long. Les marées de la baie sont les plus importantes en Europe. Le marnage (amplitude entre marée basse et marée haute) peut atteindre quatorze mètres. Je voulais me recueillir sur la tombe de Chateaubriand, (né à Saint-Malo), installée sur le promontoire du Grand Bé mais, hélas, la marée était haute ! Je l'ai quand même bien aperçue des remparts, devant le large, un lieu où souffle l'esprit du grand écrivain. La plaque devant la tombe porte ces inscriptions : "Un roc battu par la tempête, vaut mieux qu'un Panthéon, quand le mort est un poète et que ce poète est breton". J'ai découvert la cité en me baladant le nez en l'air tant l'architecture dénote une grande harmonie de tons de gris foncé au gris clair. Toits d'ardoise, murs en granit, fenêtres anciennes, portes sur les remparts, plages et port, Saint-Malo ne peut qu'enchanter les touristes. Sur la plage du Sillon, des troncs d'arbres servent de brise-lames et se transforment presque en sculptures marines d'une beauté étonnante. J'ai trempé mes pieds dans l'eau quelque peu glaçante et qui ne m'encourageait pas à aller plus loin. Quelle belle cité corsaire ! En remontant la Grande Rue, j'ai visité la Cathédrale Saint-Vincent, mêlant les styles roman et gothique, édifiée dès le XIIe siècle. Dans ce bel édifice, repose Jacques Cartier. Une immense orgue mécanique de Koenig et l'autel de l'artiste Arcabas baignent dans une atmosphère hautement spirituelle. J'ai quitté trop tôt Saint-Malo qui méritait plus de temps pour savourer son air marin et sa quiétude palpable. Peut-être que la présence des plages, de la mer, de la marée, de l'histoire héroïque de la cité, du courage intrinsèque d'une cité corsaire influencent la vision charmante et poétique que j'ai subie en me baladant en toute tranquillité sereine sur le sable blond du Sillon, inondé de soleil en ce jour de mai. Mon périple breton commençait au mieux.