vendredi 22 mars 2013

"Libération des écrivains"

Ce jeudi 21 mars, j'ai acheté mon Libé comme d'habitude pour lire le Cahier des Livres avec ses critiques souvent originales et décalées, sérieusement "décontractées". J'ai vu tout de suite que ce numéro était intitulé "Spécial, Libé des écrivains". Sur la première page, une photo emblématique : deux femmes pugnaces et rebelles, Virginie Despentes et Angela Davis, une écrivaine française sulfureusement féministe et une militante américaine, icône de la lutte anti-capitaliste dans son pays. Les articles sont écrits par une vingtaine d'écrivains, pas tous connus, mais reconnus dans le microcosme littéraire parisien. J'ai remarqué les signatures de Jérôme Ferrari, Thierry Beinstingel, Cécile Guilbert, Martin Page, etc. Les actualités décryptées par des écrivains prennent des couleurs, du relief, des odeurs même sur le papier... De la guerre au Mali à l'AQMI, de Sarkozy à Copé, de Hollande à sa compagne Valérie, de la place du tramway en ville jusqu'au village qui vote à 75 % FN, je remarque l'éclectisme des infos, le côté brouillon du journal, son ancrage à gauche, une gauche assez rouge d'ailleurs et nos écrivains renforcent cette tendance. Des mots que l'on a un peu oubliés renaissent sous la plume des journalistes amateurs : révolution, révolte, rébellion, indignation. Quand le journal confie son édito à Virginie Despentes, il n'est pas étonnant de lire des propos forts et justes dans la dénonciation d'une société mal en point. J'apprécie ce Libé annuel qui sort à l'occasion du Salon du Livre à Paris, rendez-vous incontournable pour tous les professionnels de la lecture : éditeurs, diffuseurs, libraires, sans oublier les auteurs, qui, avec leurs manuscrits édités, font le bonheur de millions de lecteurs !