mardi 14 mai 2019

Stockholm, 2

Le lendemain matin, j'ai consacré ma première visite à la Bibliothèque royale, la "Kungliga Biblioteket", située dans l'agréable parc de Humlegarden. Le bâtiment date de la fin du XIXe comme en témoigne la salle de lecture avec ses colonnes de fer et ses larges fenêtres. La sobriété toute scandinave règne dans cet espace fonctionnel. J'ai traversé la bibliothèque sans problème, en prenant des photos sans qu'aucun gardien ne vienne m'interdire ce geste. Les Suédois font confiance dans la bonne éducation des citoyens et j'ai ressenti un grand sentiment de liberté en déambulant dans les diverses salles de la bibliothèque. Dotée de plus de 20 millions d'ouvrages, cette institution rénovée en 1990 possède un livre unique au monde : le Codex Gigas, un manuscrit médiéval écrit par un moine bénédictin de Bohême. Cette Bible dit du "Diable" mesure 97 cm de haut sur 50 cm de large, contient des enluminures et même l'image du Diable, que le scribe Hermann le Reclus implora pour finir cet ouvrage composé en latin, en grec et en hébreu. Comme la Suède est très avancée dans les nouvelles technologies, j'avais une borne informatique qui m'a permis de feuilleter l'ouvrage. Un moment de bonheur pour une bibliothécaire qui, même à la retraite, conserve un goût profond pour les ouvrages exceptionnels. Ma matinée s'est poursuivie dans une belle librairie du quartier où j'aime flâner dans les rayons pour regarder les livres d'aujourd'hui et même dans la langue suédoise, je reconnais quelques auteurs internationalement connus. J'ai aperçu un livre de littérature jeunesse sur Simone de Beauvoir ! Le féminisme se pratique tôt en Suède… Je suis ressortie avec un beau carnet et quelques marque-pages. J'ai profité d'une belle éclaircie pour faire un tour en bateau bus pendant une bonne heure où j'ai admiré le panorama de la ville dans toute sa beauté. Quand je suis rentrée dans le bateau, un coin café convivial permettait aux passagers de se réchauffer et je n'ai pas hésité à utiliser ce cadeau inhabituel… Se balader ainsi sur la ligne 80 et voir défiler les clochers, les musées, les beaux hôtels, les immeubles anciens démontre la place essentielle de la mer Baltique à Stockholm, posée sur quatorze îlots et ces dizaines de ponts. J'ai pensé à Venise et à sa lagune. On a d'ailleurs baptisé Stockholm, la Venise du Nord. Après cette sortie en mer, j'ai repris mes visites muséales pendant l'après-midi : le Musée National et le Musée Moderne… (La suite, demain)