lundi 1 juillet 2019

Rubrique cinéma

La semaine dernière, je suis allée voir "Noureev" du réalisateur, Ralph Fiennes avec Oleg Ivenko. Ce danseur professionnel joue à merveille le rôle de Noureev, tellement la ressemblance physique est frappante. Jeune prodige du célèbre ballet de Kirov, Rudolf Noureev débarque à Paris en 1961 pour se produire sur la scène de l'Opéra. Il constate tout de suite le vent de liberté qui règne en France. Le KGB accompagne la troupe et surveille étroitement l'ensemble des danseurs, en particulier Noureev. Il se lie d'amitié avec Clara, la belle fille d'André Malraux, qui va l'introduire dans les cabarets, les nuits parisiennes grisantes. Il remarque que les homosexuels vivent librement alors que dans son pays, ils sont bannis. Les scènes se présentent en trois temps, celui de l'enfance misérable du danseur, son passé proche et son présent à Paris. En Russie, son professeur, devenu son mentor, a détecté son potentiel. Il le protège et l'initie au monde de la danse. Surnommé le Corbeau blanc, le danseur soviétique rencontre aussi un chorégraphe français, Pierre Lacotte qui va l'aider à prendre conscience qu'il peut changer son destin. Sur fond de la Guerre froide entre l'URSS totalitaire et l'Occident libre, le film aborde les relations diplomatiques houleuses quand les Russes se déplaçaient en France et dans le monde libre. Le 16 juin 1961, la troupe repart en Russie et Noureev est fort encadré par des gardes du KGB. Grâce à l'aide de son amie Clara, il se libère de ses surveillants et se rue dans le bureau de la police française. Un des policiers lui donne une heure pour se décider. Même traité de traître à la patrie, d'être menacé de ne plus revoir sa mère, il choisit la liberté. Le film magnifie l'exigence de la danse, la splendeur du corps, la place de l'art dans la vie de Noureev, ce petit garçon d'origine tatare, d'un milieu plus que modeste et devenu un danseur étoile. Le film se termine en 1961. Pour connaître la vie de ce monstre sacré, l'article de Wikipédia relate sa longue carrière de danseur à Paris et dans le monde. Atteint du sida en 1984, il meurt en 1993, seulement âgé de 54 ans. Ce film n'est pas un grand film qui marquera le cinéma mais il se laisse regarder avec plaisir même si la construction de l'intrigue comporte des maladresses avec trop de flashback. Le personnage de Clara, interprété par Adèle Exarchopoulos, frôle le ridicule. Si on aime la danse classique et les années 60, il faut voir ce "biopic" (biographie filmée)…