mardi 17 mai 2011

Quatre jours en mars

Le dernier roman de Jens Christian Grondahl, "Quatre jours en mars", édité chez Gallimard a tenu toutes ses promesses. Le temps du roman se passe en quatre jours, du jeudi au dimanche. Ingrid Dreyer est architecte. Divorcée, elle consacre son temps à son travail. Or son fils Jonas va commettre des actes de violence inexplicables. A partir de cette crise majeure, elle va remonter le fil du temps pour comprendre son présent chaotique sur le plan familial. Elle s'interroge sur la liaison qu'elle entretient avec son amant, qui a vingt de plus qu'elle. Pendant huit ans, elle l'attend, mais quand elle lui demandera de quitter sa femme, elle comprendra que ce sera inutile. Et Ingrid se retrouve seule face à elle-même. La relation grand-mère-mère-fille court tout au long du récit, un récit qui promène le lecteur dans le passé reconstitué de la grand-mère d'Ingrid, Ida, poètesse danoise et sa mère Berthe, journaliste littéraire. Les tensions entre elles dominent et Ingrid, pendant ces quatre jours, établit un bilan de sa vie pour essayer d'appréhender une vérité qui au fond sera difficile à percevoir. La vie reprendra son cours après sa rupture avec son amant. Ses souvenirs sur son enfance et sa jeunesse composent la trame du roman. L'éducation ratée de son fils provoque cette remise en question. Ingrid Dreyer se demande si son destin de femme sera semblable à celui de sa mère et de sa grand-mère qui vivent dans une solitude assumée. Je ne vous livre pas la fin du roman qui se termine sur une note d'espoir. Jens Christian Grondahl est un écrivain danois "proustien" et proche des thèmes de Patrick Modiano. Ce très beau portrait de femme libre touche le lecteur. Lisez ses livres précédents, vous ne regretterez pas...