lundi 11 décembre 2023

"Eugénie Grandet", Honoré de Balzac, 1

 Je me remets à lire mes classiques préférés, un retour à ma jeunesse au temps de mes études de lettres. Quand j'étais au collège et au lycée, nos professeurs de français nous donnaient le goût des classiques. Je me souviens encore de mon professeur de français, Monsieur Delmas, qui, pour nous faire aimer Molière (en 6e !), organisait à la fin de ses cours des scènes de "L'avare" entre élèves. Les Lagarde et Michard, nos bibles de la littérature, nous ouvraient le monde des écrivains du XVIe siècle au XXe. La culture des grands serviteurs de la langue française était à la portée de tous les élèves dans les années 60. C'était le "bon temps" et beaucoup d'enfants de toutes les classes sociales partageaient cet idéal de l'excellence littéraire. Je pense aussi aux récitations hebdomadaires que l'on apprenait par cœur : Victor Hugo, Lamartine, La Fontaine, Verlaine, Rimbaud, Francis Jammes et tant d'autres poètes moins célèbres. J'endosse le rôle de dame Nostalgie en pensant à notre éducation nationale d'antan... Toute cette passion que je ressens pour la littérature est née dans ma classe de 6e avec ce professeur de français. Honoré de Balzac fut mon "idole" à partir de la classe de seconde et j'ai lu certainement tous ces romans les plus emblématiques. Depuis deux ans, je me remets à le relire et j'ai redécouvert "Eugénie Grandet". Quel roman incroyable ! Paru en 1834, le père Grandet, ancien tonnelier a fait fortune en fructifiant son patrimoine de façon peu orthodoxe. Il possède surtout un défaut majeur : c'est un avare d'une avarice abyssale. Plus il devient riche, plus il est parcimonieux. Sa famille et sa servante font les frais de cette situation : cet homme vénal compte tout, du morceau de sucre à la portion de viande. Sa fille Eugénie est courtisée par des clans de la ville pour profiter de la fortune de Grandet. Innocente et naïve, la jeune fille obéit à son père sans se révolter. Un neveu de Paris, Charles, va bousculer la vie morne de la famille Grandet. Eugénie tombe folle amoureuse de ce cousin raffiné. Le père de Charles est ruiné et il se suicide, laissant son fils avec une dette colossale. Les deux jeunes gens vont s'apprécier et se promettre un amour éternel. Eugénie offre même son trésor de pièces d'or pour permettre à Charles de partir à l'étranger pour s'enrichir. Quand Grandet découvre le don de sa fille, il se met dans une rage folle et la punit en l'enfermant dans sa chambre. Sa femme tombe gravement malade après cet incident. Après d'autres péripéties sur les finances de Grandet, son père finit par pardonner sa fille. (La suite, demain)