lundi 26 octobre 2020

"Intimité"

J'ai terminé la lecture "d'Intimité" d'Alice Ferney avec soulagement. Je me suis fait un devoir de le lire et de le parcourir dans la dernière partie pour me fabriquer ma propre opinion. Ce roman ressemble à un traité sur les relations amoureuses hétérosexuelles à notre époque et sur les problèmes de la parentalité directe ou indirecte. Alexandre symbolise le héros masculin par excellence et il traverse le livre du début à la fin. Autour de lui, gravitent ses "femmes" et ses enfants. Sa première compagne, Ada, attend un enfant alors qu'elle ne désirait pas revivre une deuxième grossesse. Mais, Alexandre n'avait qu'une obsession : être père, à n'importe quel prix. Le couple confie le fils d'Ada à Sandra, une voisine célibataire, libraire de son état. Mais, l'accouchement se passe mal et Ada perd la vie en donnant naissance à une petite fille. Alexandre est ravagé par la mort de sa compagne et par sa culpabilité : "Mon désir a tué Ada. Si je n'avais pas voulu d'enfant, Ada serait vivante". Au fil du temps, il se lie d'amitié avec Sandra qui l'aide à surmonter cette épreuve. Au fil du temps, ils partagent les repas du soir et Sandra prend souvent soin de ses enfants. Sandra est une femme libre, qui ne veut pas s'attacher à un seul homme et revendique un féminisme serein et affirmé. Quand l'écrivaine introduit la deuxième compagne d'Alexandre, Alba, rencontrée sur un site internet, l'histoire devient de plus en plus pesante et quelque peu invraisemblable. Cette professeur de français refuse la dimension sexuelle de sa relation avec Alexandre qui accepte ce contrat par culpabilité. Ils se marient et vivent ensemble. Mais, Alba veut à son tour devenir mère, les enfants de son conjoint ne lui suffisent pas. Elle choisit la GPA en contactant une jeune américaine comme mère porteuse. Le roman à ce moment là ressemble à un mode d'emploi : comment se renseigner sur les sites internet, les pour et les contre, les hésitations et les certitudes. Alexandre cède malgré son opposition et accepte cette méthode si complexe. Cette partie du roman m'a semblé un peu indigeste. Alba ne possède aucune empathie et semble marmoréenne. Les thèmes du couple, de la maternité et de la parentalité sont débattus à chaque page du roman et même si, l'écrivaine veut jouer le registre de la comédie, ce roman bavarde trop... Dommage...