vendredi 11 octobre 2019

Atelier Lectures, 1

Nous avons repris l'atelier Lectures le premier mardi d'octobre. Quel plaisir de retrouver mes amies lectrices après trois mois d'interruption ! J'ai évoqué le programme des trois prochains rendez-vous et nous avons démarré les coups de cœur en respectant la tradition. J'ai précisé que je ne mentionnerai pas dans ce blog, les coups de cœur déjà évoqués dans les ateliers antérieurs. Geneviève a choisi un document très éclairant sur notre pays, "L'Archipel français" de Jérôme Fourquet. Le sociologue qualifie la France, d'archipel à cause d'une dislocation de notre attachement aux valeurs républicaines. Cette métamorphose se dessine sous nos yeux depuis quelques années. "La matrice catho-républicaine" a quasi disparu au profit d'une société nouvelle "archipelisée", multiculturelle, individualiste et anti-solidaire. Ce constat lucide, documenté, basé sur des statistiques fiables démontre le malaise actuel et annonce les crises contemporaines comme l'apparition des Gilets jaunes, la sécession des élites, les quartiers ghettoisés, l'abstention politique, la peur du réchauffement climatique, le terrorisme islamiste, etc. A lire pour comprendre notre monde. Odile a beaucoup aimé le premier roman de Joseph Pontus, "A la ligne", publié à la Table ronde. Un ouvrier intérimaire travaille dans les conserveries de poissons et dans les abattoirs bretons. Il décrit les gestes à la chaîne (à la ligne) en évoquant la répétition épuisante, la souffrance du corps. Mais, il a une autre vie, celle de la littérature. Il connaît les poèmes d'Apollinaire, les chansons de Trenet, les romans de Dumas. Sa femme aimée, son chien, la mer bretonne, lui apportent la force vitale pour supporter cette vie professionnelle plus que difficile. Un texte très touchant sur la condition ouvrière. Un écrivain est né, il faut le découvrir. Annette a lu avec son enthousiasme habituel, "La solitude Caravage" de Yannick Haenel. J'avais écrit un billet sur ce livre magnifique qui aborde la création artistique et l'écrivain prend comme modèle le peintre italien, Le Caravage, génie et maudit à la fois. L'auteur écrit : "A notre époque d'épaississement de la sensibilité, regarder la peinture nous remet en vie. On entre dans le feu des nuances, on accède à la vérité du détail. C'est une aventure des sens et une odyssée de l'esprit. Aimer un peintre comme le Caravage élargit notre vie". Cet ouvrage littéraire ne se lit pas comme un roman bien que la vie du peintre comporte des éléments romanesques, liés à la violence, à la fuite. Ce texte poétique et habité deviendra un classique sur le lien "art et littérature". Et comme ce peintre me fascine depuis toujours, cette publication ne pouvait que m'enchanter comme Annette. Véronique a lu avec plaisir, "La Maison russe" de Tania Sollogoub, publié à la Martinière. Katia décide de retourner dans la maison de son enfance. Elle veut se souvenir des échos d'une voix russe qui la hante, celle de sa grand-mère. Ce roman sensible a touché notre amie lectrice. La suite, lundi.