vendredi 18 mars 2011

Lydia Flem (suite)

J'ai mentionné Lydia Flem dans un de mes billets de février où j'ai résumé son livre, "comment j'ai vidé la maison de mes parents" qui m'avait beaucoup touchée. En 2009, Lydia Flem retrouve le chemin des confidences familiales, "Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils". Avec son talent si particulier, Lydia Flem nous raconte le moment douloureux de la séparation quand son enfant doit prendre son "envol"... Lydia Flem écrit : "Toute séparation est une forme de deuil. Se séparer, c'est toujours perdre quelque chose, quelqu'un ; mais perdre, c'est aussi gagner : gagner une vitalité, une liberté, une identité neuves. Dans tous les rites d'initiation, la parte symbolise la renaissance. Mourir pour naître à une nouvelle vie. La séparation peut être une chance, pas seulement un départ, mais un nouveau départ." Plus loin, elle nous confie :"Chacun, chacune, vacille, ploie, toujours proche du déséquilibre, cherchant à maintenir, envers et contre tout - contre soi-même surtout - la danse fragile de l'existence." Tout le récit, écrit dans une langue d'une clarté soyeuse, nous apporte une sérénité tranquille... Lydia Flem met sa propre vie de famille en scène dans ses moments quotidiens de la séparation. Le message s'avère "tonique" : il faut accepter cette séparation qui deviendra salutaire et pour les parents, libérés des responsabilités traditionnelles parents-enfants et pour les enfants qui deviendront adultes en vivant des épreuves loin de leur cocon familial. A la fin du récit, elle nous dit : "Celui qui reste sur le quai remet son mouchoir au fond de la poche, le regard perdu au loin sur l'enchevêtrement des rails de chemin de fer, sur le sillage du bateau, les nuages. Pivoter sur soi-même, faire demi-tour. Mettre un pied devant l'autre. Poursuivre. Commencer."
Lydia Flem nous offre un livre-cadeau, plein d'humanité et d'espoir pour tous les parents du monde qui appréhendent le départ de leurs enfants, loin du nid familial...