mardi 25 octobre 2016

Rubrique cinéma

Le film de Nicole Garcia, "Le mal de pierres" se laisse voir avec plaisir. Il repose sur Marion Cotillard qui joue un rôle difficile et ambigu. L'histoire se passe en Provence dans les années 60. Gabrielle et son mari accompagnent leur fils à Lyon pour un concours de piano. Quand elle aperçoit un nom de rue qui lui est familier, elle abandonne brutalement sa famille pour vérifier cette adresse. Puis, le flashback reprend ses droits et on voit la jeune femme se conduire bizarrement dès la première image du film. Elle est agitée, fiévreuse, imprévisible. Sa réputation d'être folle l'isole et elle se refugie dans une conduite excessive. Son comportement découle d'une brûlure intérieure sur le plan physique car le mal de pierres est une maladie handicapante. Elle tombe amoureuse d'un professeur qui lui donne des conseils de lecture. Elle interprète le prêt d'un livre comme une déclaration d'amour. Cette paranoïa l'entraîne dans un malentendu avec ce maître qui repousse ses avances. Sa mère décide de se "débarasser" d'elle en proposant à un de ses journaliers espagnols, un mariage arrangé. Celui-ci accepte le contrat et le mariage s'organise sans amour car Gabrielle le rejette avec mépris. Ils s'installent dans le midi et son mari, pourvu d'une patience infinie, lance son entreprise de maçonnerie. La scène où elle lui vend son corps illustre le marché que sa mère a proposé au réfugié espagnol. Comme sa maladie l'empêche d'avoir un enfant, elle part en cure dans un grand hôtel suisse. Elle rencontre un jeune homme malade qui lui offre un de ses livres. Gabrielle est attirée par ce lieutenant solitaire et cultivé qui lui aussi s'intéresse à elle. La jeune femme voit pourtant le jeune homme quitter l'hôtel... Son mari présent à ce moment-là comprend qu'ele vit une histoire d'amour avec le lieutenant. Quand le jeune homme revient à l'hôtel, Gabrielle le rejoint dans sa chambre et vit sa première nuit amoureuse. Ils décident de partir ensemble mais, il veut mettre de l'ordre dans sa vie et lui demande un délai. Revenue chez elle, la jeune femme envoie des lettres enflammées à son lieutenant muet. Car, il ne répond plus, il s'est évaporé. Je ne révèlerai pas le dénouement du film... Un coup de théâtre attend les spectateurs et Nicole Garcia, la réalisatrice, nous offre sa sensibilité, son empathie envers un personnage féminin, aveuglée par "l'amour de l'amour", une passion dérangeante et dangereuse. Ce film appartient à la catégorie des mélos romanesques mais, parfois, le spectateur(trice) peut adhérer à une histoire très bien ficelée, filmée avec émotion et qui, en plus, se termine bien...