lundi 18 avril 2016

Rubrique cinéma

Je fais une pause sur mon voyage mais j'y reviendrai plus tard. Je préfère que mes souvenirs se reposent concernant Pompéi et Paestum. Je pourrai ainsi filtrer les meilleures impressions pour décrire mes surprises et mes émerveillements devant tant de découvertes. J'ai vu un très beau film la semaine dernière à l'Astrée : "L'Avenir" de Mia Hansen-Love avec Isabelle Huppert. Le personnage féminin s'appelle Nathalie. Elle mène une vie professionnelle passionnante en tant que professeur de philosophie. Ses élèves l'apprécient et lui manifestent beaucoup de respect. Nathalie dirige une collection chez un éditeur spécialisé en sciences humaines. Elle a même lié une amitié avec un de ses anciens élèves, un trentenaire qui se cherche encore. Son mari enseigne lui aussi la philosophie et leur complicité intellectuelle cimente leur couple. Leurs enfants, devenus grands, ont quitté le foyer familial tout en conservant des relations chaleureuses avec leurs parents. Heureuse famille ! Mais, un premier grain de sable enraye la machine du bonheur. Sa mère, maniaco-dépressive, perturbe cette vie bien remplie. Puis, peu à peu, tout se délite autour d'elle. Elle commence par perdre son influence dans la maison d'édition qui se lance dans un marketing agressif vulgaire. Sa fille demande à son père de choisir entre sa mère et sa maîtresse. Il choisit sa maîtresse, évidemment plus jeune. L'univers familier et familial de Nathalie, si fragile physiquement, s'écroule. Quel "avenir" pour elle ? Elle regrette sa maison de Bretagne où elle passait des vacances merveilleuses. Elle pensait être aimée jusqu'à la fin de sa vie et elle est quittée. Sa mère aussi finit par mourir après une tentative de  suicide ratée. Sa relation avec son étudiant devient plus tendue à cause de l'engagement radical du jeune philosophe. Comment rebondir après toutes ces trahisons successives ? Nathalie, interprétée par la sublime Isabelle Huppert, accepte les coups du sort et maîtrise ses émotions avec élégance et sobriété. Son métier l'aide certainement à affronter toutes les difficultés que lui réserve la vie à l'orée de la soixantaine. Sa liberté nouvelle la stimule et lui donne des ailes. Elle devient grand-mère et cet enfant lui redonne un élan de vie. Un beau portrait de femme, dans sa nudité lumineuse et sa sérénité retrouvée. Un film magnifique, un ode à la résistance et à l'espoir malgré tout...