jeudi 22 octobre 2015

Escapade à Santander, 3

Après Bilbao, j'avais envie de découvrir Santander sur la côte cantabrique. Je connaissais la réputation de la cité balnéaire, dotée d'une des baies les plus magnifiques d'Espagne. J'avais réservé une chambre avec la vue sur l'océan et en octobre, les prix sont très attractifs... Vivre même quelques heures en bord de mer procure une sensation de liberté, de légèreté et d'insouciance. Se laisser bercer par la musique lancinante des vagues, voir le coucher de soleil, écouter respirer l'océan la nuit, ouvrir la fenêtre et se retrouver dans ce paysage marin, tous ces moments résument le voyage que j'ai entrepris. Je pourrais ajouter la marche matinale sur la plage, la balade en bateau tout au long de la baie, les aigrettes sur un îlot ensablé, les mouettes virevoltant derrière les bateaux de pêche, les montagnes au loin... Mais, je n'ai pas seulement admiré la baie de Santander. J'ai aussi visité deux musées. Le musée d'art moderne et contemporain expose aussi bien un Goya avec un tableau d'un artiste d'aujourd'hui... Hétéroclite et surprenant, ce petit musée bouscule la tradition dans la mise en place des collections. J'ai surtout admiré une sculpture du catalan Jaume Plensa qui s'est représenté dans un autoportrait, assis avec les genoux repliés et retenus par ses bras. Cette sculpture en marbre porte des noms de ses écrivains préférés. J'ai retenu Pessoa, Baudelaire, Woolf, etc. Dans un article de Wikipédia, j'ai trouvé des explications éclairantes sur la démarche "littéraire" de l'artiste : " Les sculptures nous parlent d'elles-mêmes, les mots qu'elles portent sont écrits avec une encre invisible. Comme un tatouage, tout ce que nous vivons s'imprime sur notre peau. Selon lui, les livres nous transforment intellectuellement et physiquement : ce que nous lisons devient une peau de mots, traverse nos flux, fabrique notre identité et change notre compréhension du monde. Les lettres du livre forment une totalité des êtres vivants. Une caractéristique de son approche tient au fait qu'il ne se contente pas de lire les auteurs qu'il a choisis, mais les entend comme des voix vivantes qui l'accompagnent. Pour percevoir ces voix, on a besoin d'un vide dans lequel puissent naître des idées, un dialogue, on a besoin d'un intervalle qui corresponde à une autre tension. » J'avais vu déjà vu une de ses sculptures monumentales à Antibes et elle m'avait vraiment "emballée". J'aime beaucoup les artistes qui rendent hommage à la littérature, aux lettres, aux livres...