jeudi 30 août 2018

Mon sejour basque, 2

Je ne peux pas m'empêcher aussi lors de mes séjours au Pays basque de humer quelques effluves culturelles. J'ai eu de la chance cette année car deux expositions intéressantes m'ont permis de découvrir la place de de l'art à Biarritz avec "Picasso, 1918 et 2018" et à Anglet avec "La Littorale". Picasso a vécu à Biarritz pendant l'été 1918 avec sa femme Olga, danseuse des Ballets russes et peint le tableau des "Baigneuses". A l'occasion de ce centenaire, l'Ecole Supérieure d'Art Pays Basque a proposé une confrontation historique entre le célèbre tableau des Baigneuses et des œuvres d'artistes contemporains dont Daniel Buren, Annette Messager, Hervé Di Rosa, Gloria Friedman. Dès l'entrée, j'ai aperçu le tableau en question que je connaissais évidemment depuis longtemps. J'avais même acquis un poster pour décorer une cuisine. Je rêvais, grâce à cette peinture, de ma ville quand j'étais exilée à Grenoble, à Tarare et ailleurs dans mes différents postes de bibliothécaire en Rhône-Alpes. Et là, il se tient devant mes yeux : un petit format d'une vingtaine de centimètres sur quinze. J'étais assez stupéfaite de vérifier la différence entre une œuvre imprimée sur papier et celle accrochée sur un mur. Le tableau reste au demeurant magnifique avec ses femmes Vénus, exaltées et formant un trio mystérieux, des Amazones océaniques… Cette exposition très réussie n'était pas très fréquentée alors qu'à cent mètres, des milliers de touristes se baignaient dans les vagues biarrotes. A Anglet, j'ai donc visité dès samedi les sculptures contemporaines de la Biennale, "La Littorale", une manifestation d'une qualité exceptionnelle. Sur un espace de deux kilomètres, j'ai arpenté le chemin qui me menait aux œuvres toutes intéressantes et qui frappaient l'esprit des baigneurs qui passaient par hasard devant elles. Je citerai une Pieta magnifique et immense, une montagne en argile, face à l'océan, d'une sculptrice allemande, Anne Wenzel.  J'ai aussi beaucoup aimé une Vénus noire, suspendue dans l'air, d'un artiste, Stéphane Pencreac'h. Cachée au pied de la falaise au milieu de roseaux, elle me faisait penser à une Koré grecque, une déesse de la mer, toute proche. Des panneaux explicatifs renseignent à merveille les curieux de la Biennale et j'étais vraiment heureuse de découvrir cette exposition en plein air devant l'océan qui rythmait mes pas… Un moment magique dans mon séjour quand la nature et l'art s'épousent avec harmonie. Il faut dire que le sujet de la Biennale d'Anglet porte le titre de "Chambre(s) d'amour", tout un programme !  La Côte basque ne cultive pas seulement la beauté de ses paysages, elle n'oublie pas les amateurs d'art...