jeudi 2 février 2017

Rubrique cinéma

Le film, "La communauté", du réalisateur danois, Thomas Vinterberg, m'a vraiment intéressée. Son côté "vintage" et suranné convient bien à tous les "séniors" comme moi qui ont traversé les années 70 où vivre en communauté appartenait à la panoplie idéologique des "libertaires". Erik, un professeur d'architecture, hérite d'une maison immense. Sa femme, Anna, journaliste de télévision et sa fille, Freja, veulent vivre dans cette maison alors qu'Erik envisage de la vendre sur les conseils de son notaire. Il cède devant l'enthousiasme de sa femme qui lui suggère de partager l'espace avec des amis. Cette folle envie de vivre en communauté correspond bien à l'esprit utopique de l'époque. Pour former ce groupe, ils invitent un ami intime, un couple avec un enfant, un couple sans enfant, un immigré. Ils procèdent par vote et toutes les décisions sont prises de façon collégiale. Une ambiance bon enfant règne car tous pratiquent l'amitié, la bienveillance, la tolérance et partagent une culture "hippie" très prégnante à cette époque. Peace and Love, chantaient les icones du rock... Ils sont tellement en symbiose qu'il est impossible que cette harmonie sociale ne cesse un jour prochain. Mais, un petit grain de sable enraye la machine familiale et amicale. Erik noue une relation amoureuse avec une de ses étudiantes, très attirée par son mentor. Il la cache à sa femme mais finit par lui avouer cette liaison. Et comme ils prônent le partage des tâches et des amours, Erik demande aux membres de la communauté d'intégrer son amante. Ils acceptent avec plaisir la présence de cette jeune femme. Mais, Anna se sent délaissée et commence à comprendre que son mari l'a remplacée. Elle sombre de plus en plus dans la dépression et perturbe le groupe très soudé contre elle. Son état d'épouse trompée dérange et sa fille lui demande de quitter la maison pour s'en sortir seule et sans la communauté... L'aventure communautaire se poursuit sans elle mais le départ sonne le glas de cette expérience qui, malgré de grands moments de solidarité, ne peut pas perdurer dans le temps... Un bon film nostalgique et utopique.