vendredi 24 novembre 2023

Escapade parisienne, Le Louvre

 En voyage et hors du quotidien, le temps se dilate et en trois jours, l'escapade parisienne a semblé duré le double. Mes intentions restent toujours les mêmes : visiter des musées, se balader dans les Tuileries ou au Luxembourg, aller au restaurant, profiter des concerts, voir des monuments, rentrer dans les librairies, faire un tour à la Bibliothèque nationale de Richelieu, s'installer sur une terrasse, arpenter les Champs Elysées, revoir l'Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, la Place de la Concorde et la Seine, et l'Ile Saint Louis, et le Palais Royal, et les Passages. Voir aussi la misère des SDF, les chauffeurs de taxi très énervés, les serveurs affables et polis, les femmes élégantes, les touristes de tous les pays, les livreurs, les brasseries pleines à craquer, les pâtisseries superbes, l'art de vivre à la française, les queues devant les musées, des vélos, des embouteillages, des ambulances... La vie d'une capitale harassante et fascinante. J'ai donc effectué mon pèlerinage annuel au Louvre le jeudi après-midi pour revoir mes tableaux préférés. La foule des touristes était au rendez-vous comme au temps de l'avant-covid. Devant la Joconde, des dizaines de visiteurs s'admiraient avec leurs selfies ridiculement narcissiques. Et pendant qu'ils étaient tous aimantés par Léonard de Vinci, le tableau extraordinaire de Véronèse, "Les noces de Cana", n'attirait aucun regard dans la même salle... Je me trouvais dans la galerie de la peinture italienne au milieu d'une foule compacte et passante. Les touristes passaient devant des chefs d'œuvre sans les regarder, même deux merveilleux Botticelli sans parler des Raphaël, du Caravage et des Bellini. Je me suis réfugiée chez mes chers Etrusques et dans la collection Campana aux magnifiques vases grecs. Et là, j'ai respiré ! Chic, les badauds du Louvre ne semblaient pas apprécier l'Antiquité (sauf les Egyptiens) ! Pourquoi donc viennent-ils au Louvre ? Mystère... Cette fréquentation intensive ressemble à celle de la Tour Eiffel et des Champs Elysées. Après deux heures de visite, je suis repartie me reposer avant de revenir au Louvre vers 20h pour assister à un concert, un opéra de Scarlatti. Le décor de la Pyramide était magique dans la nuit et je me suis retrouvée sous la Pyramide sans la cohue mais hélas, les salles étaient bien fermées et j'imaginais ces milliers d'œuvres dans le noir sans le regard des humains. Enfin, les sculptures et les tableaux devaient soupirer d'aise : enfin la tranquillité !  Comme j'aurais aimé me balader seule dans la galerie de la peinture italienne ou hollandaise ! J'ai compris qu'il vaut mieux visiter le musée en nocturne le vendredi soir jusqu'à 21h45 mais ce soir là, j'étais dans le TGV...