lundi 8 avril 2024

Escapade à Venise, la ville des musées

 Depuis que je voyage, je choisis souvent les villes européennes pour la qualité de leurs musées. Certains et certaines ont le goût de l'exostisme, des paysages, des lieux naturels à couper le souffle. Je comprends cette démarche mais cela ne me suffit pas. J'ai besoin de la présence artistique dans les villes et Venise m'offre cette double perspective : des paysages fantastiques et des musées magnifiques. Quelle aubaine ! Le dimanche matin, j'ai revisité un des musées les plus originaux de la ville : le musée Fortuny, fermé depuis deux ans et qui a réouvert ses portes cette année. Mariano Fortuny (1871-1940), espagnol d'origine, créateur de tissus a été aussi sculpteur, peintre, photographe, couturier, décorateur. Sa polyvalence convenait parfaitement à l'identité vénitienne. Installé dans son palais Pesaro, un palais gothique du XVe, Fortuny a crée sa propre oeuvre d'art dans ce musée loufoque, baroque, original au décor somptueux : sculptures, tableaux, jardin d'hiver, fresques sur les murs, objets divers. Ce musée dégage un charme particulièrement envoûtant. Avant de visiter le deuxième musée de la journée, j'ai voulu voir le Lido, ses plages et ses hôtels mythiques, la mer Adriatique. Pas de vagues océaniques mais des vaguelettes comme la Mer Méditerranée. J'ai ramassé des coquillages sur la plage pour les exposer plus tard dans ma bibliothèque. Je les conserverai tels des reliques vénitiennes ! Comme ce n'était pas la saison estivale, beaucoup d'établissements balnéaires étaient fermés. Revenue sur les Zattere d'un coup de vaparetto, j'ai déjeuné dans un restaurant que je conseille vraiment, chez Gianni, et la cuisine vénitienne comble tous les gourmets de la terre. En fin d'après-midi, j'ai revu un des musées que j'aime le plus : la Galerie de l'Academia. Installé dans plusieurs batiments historiques (église, couvent, scuela), la galerie est composée de 37 salles réparties autour de deux cours.  Devant mes yeux, des collections du XIVe au XVIIIe ; Bellini (une salle entière pour lui), Carpaccio, Bosch, Veronèse, Tintoret, les primitifs siennois, Tiepolo et surtout le tableau le plus saisissant, le plus mystérieux qui soit : "La Tempète" de Giorgione. Le musée était peu fréquenté à cette heure tardive et quel plaisir de le parcourir en toute quiétude ! Le soir, j'ai profité d'un beau coucher de soleil comme tous les soirs, un spectacle à quotidien à savourer. Venise marie à merveille l'art, l'architecture, la peinture, la musique avec la mer, les îles, la lagune, les canaux. Une ville de rêve et un rêve de ville.