mardi 8 mars 2016

Le 8 mars, Journée internationale des Droits des femmes

Les médias ont évoqué la journée des femmes avec raison et j'ai souhaité à mes collègues en écriture ce mardi après-midi une bonne fête avec... une certaine dérision. Cette célébration paraît décalée aujourd'hui après cinquante ans de luttes féministes. Depuis que l'on peut voter, ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation du mari, choisir le moment de sa maternité, travailler pour l'indépendance financière, divorcer à son gré, les femmes sont libres et égales dans de nombreux pays européens. Pourtant, il semble que ces victoires féministes sont loin d'être partagées dans le monde où un certain obscurantisme religieux maintient le "deuxième sexe" dans une condition de soumission insupportable à mes yeux d'occidentale. Dans une sélection de livres proposés par un site internet, je remarque l'influence déterminante de Virginia Woolf et de son ouvrage, "Une chambre à soi" que j'avais lu dans les années 80. L'écrivaine anglaise dénonce l'absence d'écrivains femmes parce qu'elles n'ont pas d'espace particulier (une chambre à soi) et surtout aucune indépendance financière, vivant sous la tutelle des hommes. Cet essai m'a profondément marquée et j'ai ensuite dévoré l'œuvre militante et clairvoyante de Simone de Beauvoir, puis, j'ai partagé l'enthousiasme de Marguerite Yourcenar pour des personnages singuliers et secrets. Je citerai encore Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Danièle Sallenave, Nadine Gordimer, Doris Lessing, Anna Enquist, Elsa Morante, Joyce Carol Oates. Imaginons une littérature sans les femmes écrivains : un cauchemar aberrant... Je voulais, à ma façon, montrer le génie féminin en littérature comme l'a écrit Julia Kristeva dans sa trilogie concernant Colette, Hannah Arendt et Mélanie Klein. L'écriture féminine ou la littérature élaborée par des cerveaux féminins me semblent des conceptions dépassées aujourd'hui. Tous les auteures citées m'ont conquise par leur personnalité, leur créativité, leur singularité et leur intelligence. Je leur rends hommage (pourquoi pas femmage ?), car elles m'ont nourrie et m'ont donné l'amour de la littérature...