mercredi 10 avril 2024

Escapade à Venise, dernier jour nostalgique

 J'ai vu Venise sous une pluie battante pendant deux jours mais j'ai bénéficié de six jours de soleil printanier. Venise sous la pluie conserve son charme éternel et nimbe le paysage vénitien d'une nostalgie douce. Quand la pluie est de la partie, visiter un grand musée devient une nécéssité. J'avais donc gardé dans mon programme le Musée Correr, le plus important et le plus grand de la cité. Situé sur la Piazza San Marco face à la Basilique, il occupe une partie de l'aile Napoléon du palais royal de Venise. Pourquoi ce nom de Correr ? Teodoro Correr (1750-1830), un descendant d'une des plus anciennes familles vénitiennes a légué sa collection d'oeuvres d'art à la ville. Je suis arrivée vers 10h du matin et après un léger embouteillage provoqué par la fouille des sacs, j'ai commencé ma visite par les appartements de Sissi, l'impératrice ! Une vingtaine de salles est consacrée à l'histoire de Venise : magnifiques mappemondes, bibliothèque somptueuse, maquettes de bateaux, collection de monnaies, lustres de Murano, armes et armures, etc. Quelques salles montrent les objets archéologiques : bas-reliefs, sarcophages, vases étrusques et grecs, bronzes, marbres, bijoux. Juste après ce musée, se trouve la magnifique Bibliothèque Marciana Nationale, dessinée par Sansovino au XVIe siècle et décorée par Veronèse et le Tintoret. Au deuxième étage, j'ai revu avec plaisir la Pinacoteca rassemblant les oeuvres majeures de la peinture vénitienne du XIIIe au XVIe siècle : Cosme Tura, Bellini, Antonello da Massina sans oublier un Carpaccio célèbre, "Les deux dames vénitiennes". L'après-midi, je voulais revoir le Musée Peggy Guggenheim mais quand j'ai vu la file d'attente sous la pluie, j'ai rebroussé chemin. Je connais bien ce musée d'art moderne et comme les salles sont très petites, la fréquentation massive de ce lieu empêche la contemplation devant les tableaux. Il faut savoir aussi renoncer parfois à des visites prévues. Malgré une pluie fine, je me suis baladée dans le Dorsudoro et je suis restée dans l'Eglise des Gesuiti pour admirer le plafond de Tiepolo et un tableau du Tintoret. Le lendemain, j'ai repris le bateau Alilaguna avec une mini-tempète pour rejoindre l'aéroport. J'étais bien secouée pendant une heure trente et je tangais en remettant les pieds sur la terre ferme. Tanguer, un verbe que j'ai conjugué pendant huit jours ! Je tangais en sortant du vaporetto, je tangais devant la beauté des canaux et des palais, je tangais devant les Bellini, les Veronèse, les Tintoret, je tangais devant le Palais des Doges ! Venise, ma destination préférée en Europe et évidemment, j'y retournerai.