lundi 3 mai 2021

En liberté surveillée

 Bientôt, l'étau va enfin se desserrer même si certains spécialistes médicaux auraient préféré nous confiner encore et encore. Pourquoi pas pendant des années ! La mi-mai va enfin prendre un air du monde d'avant avec l'ouverture des terrasses, des cinémas, des musées, etc. Je ressens un certain soulagement avec la décroissance des cas et des malades. On a tous besoin de prendre l'air à plus de dix kilomètres de chez soi. Cet après-midi, j'ai fêté cet événement en me promenant sur les bords du lac du Bourget à Aix-les-Bains à quinze kilomètres de Chambéry. Quel plaisir de retrouver ces paysages, mes cabanes de livres, le jardin vagabond, la baie de Mémard, les cormorans, les voiliers ! J'admire la discipline exemplaire de la majorité des Français et des Françaises, presque tous rangés chez eux à partir de 19h !  Je m'imagine bientôt avec un verre de vin blanc devant l'océan au moment du sacro-saint apéritif que les Français apprécient particulièrement, surtout dans ce doux pays aquitain. J'ai lu récemment Vladimir Jankélévitch qui exprimait bien cette idée de liberté dans son ouvrage, "L'irréversible et la nostalgie", paru dans la collection Champs de Flammarion. Il écrit : "La possibilité de se mouvoir a toujours été considérée par les hommes comme la plus précieuse et la plus caractéristique de toutes les libertés. (...) Et cette liberté est pour l'homme une latitude aussi élémentaire et aussi vitale que l'oxygène atmosphérique". Depuis que le Covid a fait son apparition (plus d'un an !), nous expérimentons une mobilité réduite (très profitable pour la diminution de la pollution, au moins les écolos sont contents). Cette traversée un peu interminable de la menace virale pèse sur nos nerfs, sur notre moral. Encore quelques jours d'attente et nous allons retrouver une vie normale en plusieurs étapes. Le 19 mai, je vais au musée, au cinéma, au restaurant ! Une nouvelle réjouissante à mes yeux, la chappe de plomb va enfin s'effondrer et libérer notre énergie. Evidemment, on a tous perdu un peu de vue tous ces plaisirs culturels et chacun de nous pouvait éprouver un sentiment étrange de vivre dans un nouveau monde, digne d'une série américaine dystopique où la culture a disparu. Au fond, à force de privations, on finit par s'habituer à ce présent encagé. Rappelons-nous cette existence légère où l'insouciance régnait sans lavage des mains, sans port de masque, sans mettre de la distance entre soi et les autres. Cette vie empêchée  va-t-elle revenir ?  Le vaccin va nous sauver même s'il faut renouveler sa prise tous les six mois. Je suis preneuse...  Même notre Président s'est rendu compte que l'on ne pouvait pas vivre éternellement confiné. C'est une très bonne nouvelle.