mardi 12 septembre 2023

Le S.O.S. des librairies françaises dans le monde

 Je lis régulièrement l'excellent blog de Pierre Assouline, "La République des Livres". Cet écrivain vient de constater l'éventuelle disparition programmée des librairies françaises qu'il qualifie d'expatriées. Il existe 250 librairies françaises dans le monde mais elles souffrent beaucoup pour plusieurs raisons : loyers trop élevés, l'inflation, la crise de l'énergie, la concurrence des ventes en ligne. Ces commerces ont subi la crise sanitaire et depuis, elles ont du mal à remonter la pente. Le covid les ont fragilisées. Sans parler des frais de port, de douane et d'autres charges. Pierre Assouline écrit : "Les libraires français du bout du monde sont à bout et mettent la clef sous la porte". A Tokyo, à Jérusalem, à Beyrouth, à Shangaï et dans d'autres endroits de la planète, ces librairies s'éclipsent et laissent un champ libre pour d'autres commerces plus rentables. Dans ces grands métropoles étrangères, la langue française se sera plus représentée. Ces espaces francophones et francophiles symbolisaient des petites "France". Je me souviens de celle de Rome, proche de l'ambassade française, et portant un beau symbole, "La librairie Stendhal". J'avais remarqué son fonds exceptionnel qui mettait à l'honneur le patrimoine littéraire et proposait des animations de qualité. J'étais repartie avec un livre, évidemment ! Quel plaisir de trouver sur son chemin cette librairie fréquentée par des Italiens amoureux de notre pays et par des touristes comme moi. L'auteur du blog ajoute : "Je puis témoigner du dévouement quasiment militant des ces libraires qui sont autant d'ambassadeurs de la France un peu partout dans le monde. Ils y portent la parole, la langue et la culture française autrement que les institutions". Plus loin, il regrette cet état de fait : "Voir disparaître une seule de ces librairies est un crève-cœur". Je suis allée voir le site internet des librairies francophones et certaines sont baptisées ainsi : "Clair du monde", "Folies d'encre", "Le paradis des livres", "Le temps retrouvé", "Mille feuilles", etc. Partout en Amérique, en Afrique, en Asie, en Europe, il existe ces espaces "France", ces îlots d'excellence de culture française et sans tomber dans un patriotisme exacerbé, je ne comprends pas l'attitude de notre pays qui devrait "sanctuariser" ces librairies souvent peu rentables. La vague internet va peut-être condamner à moyen terme ces commerces magnifiques et irremplaçables. Dommage et regrettable ! Mais, elles n'ont pas dit leurs derniers mots, nos courageuses librairies à l'étranger. Un jour, elles rentreront en résistance.