samedi 9 avril 2016

Retour de Naples, 2

Je ne vais pas relater mon voyage de manière chronologique car je préfère me souvenir des moments forts et surprenants de ma vie "napolitaine"... Pour donner un peu d'ordre dans mes descriptions évidemment incomplètes et totalement subjectives, j'aborderai le Naples architectural d'un éclectisme anarchique passant de l'antique au médiéval, du baroque à l'ultra modernité. J'ai choisi avec précaution mon appartement, situé dans l'incomparable galerie Umberto 1er au cinquième étage avec une terrasse : j'étais perchée sur le sommet de la coupole de fer (57m de haut) et de verre, qui rappelle l'art "effellien". Ce lieu majestueux, malgré quelques échafaudages, est un carrefour incontournable de la vie urbaine où toutes les générations se côtoient pour déguster des glaces succulentes et des pâtisseries à s'évanouir de bonheur dont les célébrissimes babas au rhum et sfogliatelles... Des magasins de luxe attirent une clientèle huppée mais on peut aussi rencontrer des militants politiques contre la politique de Matteo Renzi comme je l'ai vérifié la veille de mon départ, la ville étant paralysée par des manifestations contestataires. J'ai même dialogué avec une jeune fille parlant le français qui m'a expliqué avec véhémence les réformes injustes (pour elle) du gouvernement italien. Un immense Pinocchio trônait au centre de la galerie, symbole du mensonge politique. J'ai arpenté cette galerie, construite en 1887 en décryptant son sol pavé de mosaïques, en admirant ses façades d'immeubles cossues dans une harmonie de jaune et de blanc et ses statues protégées par d'immenses voutes spectaculaires. Dans ce quartier central, se situent aussi le Palais Royal (en cours de rénovation), la Place magnifique du Plébisicite. J'ai déjeuné dans le café Gambrinus, ouvert en 1890 où j'ai senti la présence de Sartre, Oscar Wilde et de Stendhal... Dans ce "Centro Monumentale", je ne pouvais surtout pas éviter le Théâtre San Carlo, une vénérable institution musicale, inaugurée en 1737 avant la Scala de Milan avec ses 186 loges dont celle réservée au Roi réparties sur 5 étages. J'ai eu la chance d'assister à un concert sublime le dimanche soir avec la Symphonie n. 8 dite "Inachevée" et la messe n.6 de Schubert. Et pendant deux heures, j'étais envoûtée par l'orchestre et le chœur du théâtre de San Carlo sous la baguette du chef d'orchestre, Michele Mariotti. Je sentais battre le cœur de Naples...