jeudi 4 juillet 2019

"Comment tout peut s'effondrer"

Dans l'atelier "Les idées en partage", nous abordons divers sujets concernant aussi l'actualité. Un des participants a pris la parole récemment pour nous parler de "collapsologie". Comme je suis de nature curieuse, j'ai emprunté à la médiathèque l'ouvrage, "Comment tout peut s'effondrer ou Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes", écrits par Pablo Servigne et Raphaël Stevens et publié aux Editions du Seuil dans la collection Anthropocène. Tous ceux qui sont déjà angoissés par le réchauffement climatique, la pollution, la disparition programmée des espèces, ne doivent pas ouvrir ce livre apocalyptique. J'avais été surprise de rencontrer à Chambéry des centaines de lycéens qui manifestaient gentiment contre le réchauffement climatique. J'ai remarqué aussi que les sujets écologiques appartiennent désormais à tous les partis (sauf le RN). Les médias audiovisuels et la presse papier ont complétement intégré dans leur sommaire les grands thèmes de l'écologie. Le bio prend de plus en plus sa part de marché malgré un surcoût dommageable. J'ai aperçu un bandeau immense sur le bord de la route avec cette phrase : "la planète meure"... Je retranscris l'orthographe et je me disais que tout s'effondre, surtout l'orthographe ! Le mot collapsologie, du latin collapsus, "qui est tombé d'un seul bloc" devient donc une possibilité de plus en plus probable. Les deux spécialistes dont l'un est ingénieur agronome et docteur en biologie dressent un constat effrayant : surpopulation ("Une personne , née dans les années 1930, a donc vu la population passée de deux milliards à sept milliards !"), énergies fossiles en cours d'épuisement ("nous vivons les derniers toussotements du moteur de notre civilisation industrielle avant son extinction"), climat en hausse avec des conséquences dramatiques, disparition fulgurante de la faune sauvage, etc. Flippant, vraiment flippant ce livre très documenté, scientifique, sérieux. Le moral baisse de plus en plus au fil de ces pages alarmistes. Mais quand va donc s'effondrer notre monde ? 2030 ? 2050 ? Pas de réponse précise… Je suis déçue. Je m'imaginais après toutes ces informations catastrophiques la fin du monde très proche. Ouf, il nous reste encore quelques années pour profiter du ciel bleu, des arbres verts, de l'eau douce, et d'autres bonheurs sur terre. J'ai fermé le livre avant de m'effondrer moi-même sur place. Les solutions pour sauver notre belle planète surgissent déjà mais, il paraît qu'il nous reste quinze ans pour réagir. L'effondrement prévisible avec tous les indices étalés dans l'ouvrage peut aussi provoquer un sursaut vital pour imaginer, penser à un monde nouveau, plus raisonnable, plus vivable. Un thriller futuriste, un pamphlet anti-gaspi, un procès kafkaïen, des frissons assurés… Et une envie de regarder avec un intérêt renouvelé le moindre moineau qui traverse le jardin, le petit lézard audacieux, le papillon blanc, les coccinelles, le merle devenu rare…