mercredi 21 septembre 2022

Escapade à Rome, le Musée archéologique de Tarquinia

 Tarquinia, un mot durassien ! J'ai relu cet été "Les petits chevaux de Tarquinia" et ce roman, publié en 1953, n'a pas pris une ride, presque 70 ans après. Deux couples d'amis français et italiens se retrouvent dans une petite station balnéaire sur la côte ligurienne et vivent des moments d'ennui sous une canicule qui désamorce leur propre volonté. Entre la plage, le restaurant et les jeux de boules, les hommes et les femmes parlent de leurs relations amoureuses, entre fidélité et tentation extra-conjugale. Ces états d'âme indolents composent une basse continue que Marguerite Duras ne cesse de jouer dans ses œuvres en mettant l'amour comme élément essentiel pour vivre pleinement. Quand un personnage propose d'aller voir les petits chevaux de Tarquinia d'une tombe de la Nécropole, l'écrivaine symbolise ce désir comme un projet éventuel, un futur probable, une réconciliation imaginable chez un couple en crise. Tarquinia, ce nom d'une ville italienne, prend une dimension poétique grâce à l'art littéraire. J'ai donc visité cette petite ville au Nord de Rome à une centaine de kilomètres sur la côte du Latium. Remparts, places, fontaines, églises, centre ancien piétonnier, cette bourgade de 20 000 habitants déploie son charme avec une discrétion remarquable dans des tons d'ocre doré. Dès le matin, je me suis rendue au Musée national archéologique de la ville. Tarquinia ressemble au modèle de la ville italienne et possède aussi un atout majeur avec son héritage étrusque. Le musée, installé dans un palais de la Renaissance, présente des vestiges étrusques et romains. J'ai retrouvé avec un grand plaisir des reconstitutions authentiques de fresques de la Nécropole de Monterozzi dont celles du Navire, du Triclinium, des Léopards et des Olympiades. J'ai ressenti la même émotion de voir ces fresques funéraires de toute beauté. Dans une salle du premier étage, "Les chevaux ailés" m'attendaient. Ce groupe sculpté en terracota provient d'un fronton d'un Temple de la Reine du IVe siècle av. J.-C., situé sur une colline des environs. Ces deux chevaux d'une élégance totale frappent les visiteurs(ses) de ce musée qui conserve un ensemble saisissant d'objets divers trouvés dans les tombes. Revoir l'art de ce peuple si singulier dans ce musée régional de grande importance m'a une fois de plus fascinée et grâce à mes photographies et à mes ouvrages sur les Etrusques, je peux toujours les rejoindre à ma guise...