jeudi 13 octobre 2011

Festival du Premier Roman

Je suis retournée dans mon ancien lieu de travail, la bibliothèque universitaire de Chambéry, pour rejoindre un comité de lecture lié au Festival du Premier Roman. Ma participation à ce groupe fort sympathique de lectrices, peu nombreuses, hélàs, porte sur la découverte d'un premier roman. Les réunions ont lieu tous les quinze jours et mon seul "devoir" à "rendre" est un compte-rendu sur un des romans préselectionnés par le festival, une bonne cinquantaine, en fait. Les lecteurs (des lectrices en majorité) choisiront en février les meilleurs d'entre eux qui constitueront une liste soumise à un jury final pour aboutir à un choix très serré de douze auteurs invités en fin mai 2012 à Chambéry. Le premier roman que j'ai donc lu cette semaine ne m'a pas complètement convaincue. Il s'agit du "Le Silence de ma mère" d'Antoine Silber aux Editions Denoël. Il se lit très facilement, mais le sujet du roman n'est pas très original. L'auteur, qui a bien écrit "roman" sur la couverture, a signé un roman déguisé en récit autobiographique. C'est l'histoire d'un amour total entre un petit garçon et sa mère. Ce roman familial peut toucher de nombreux lecteurs et lectrices mais il lui manque un "je ne sais quoi" pour en faire un très bon texte. Pourtant, ce réglement de compte entre une mère absente et pas assez aimante et son fils fou amoureux d'elle procure un malaise à la lecture. Le narrateur cite souvent sa psychanalyste, Anne, qui l'accompagne dans sa quête pour dénouer le lien maternel qui l'empêche de grandir et de vivre des relations "équilibrées" avec d'autres femmes. L'enfance dans les années 50 est évoquée avec émotion. Je suis une lectrice peut-être trop exigeante sur l'écriture que j'aurais aimé plus travaillée. Le narrateur finira par se libérer de l'image maternelle mais se demandera toujours la raison du "silence de sa mère", de ce manque d'amour qu'il ne peut pas comprendre.