mardi 30 mars 2010

Paris, 1982

Je parlais dans mon billet précédent de Julien Gracq. Quand je pense qu'il n'a jamais eu le prix Nobel de littérature... Cet écrivain est toujours resté fidèle à son éditeur José Corti, que j'ai rencontré à Paris en 1982. Je vivais à Paris une année sabbatique après la fermeture de ma librairie et j'ai arpenté pendant quelques mois les lieux mythiques de la littérature française. La librairie des éditions Corti faisait partie de ces monuments incontournables. J'ai poussé la porte de sa librairie et j'ai vu ce vieux Monsieur à l'époque, charmant, répondant à mon bonjour tout timide. J'ai acheté un livre et je suis repartie, toute émue. Je voue à à Julien Gracq (et à cette maison d'édition dont l'emblême est "rien de commun") une admiration sans fin et son roman "Le Rivage des Syrtes" publié en 1951 n'a jamais été édité en livre de poche. Je conserve chez moi l'édition originale comme un vrai trésor et la prose de Gracq a un goût et un parfum uniques. Il ne se passe rien dans le livre ou si peu mais quel style, quelle langue ! à lire ou à re-lire tous les 5 ans !

En lisant, en écrivant

J'ai une image récurrente dans ma mémoire en ces temps de politique "médiocre"... J'ai vécu les années Mitterrand et j'en garde un souvenir apaisant et agréable surtout concernant le milieu de la culture et des bibliothèques. Je me souviens de son amour des livres et de la littérature, de ses déambulations dans les rues de Paris pour retrouver ses librairies préférées. Il a pris la décision de la construction de la BNF et j'ai retrouvé dans ma mémoire "littéraire" une photographie de lui dans un avion : il lisait et semblait savourer le livre de Julien Gracq "En lisant,'en écrivant". Il s'est même déplacé pour rendre visite à Julien Gracq dans son Anjou natal... J'imagine mal notre président actuel rendre visite à Jean-Marie Le Clezio ou à Pascal Quignard !!!! Quel dommage...