mardi 26 mai 2020

Le jour d'aprés

Nous voilà enfin en "déconfinement" depuis lundi dernier : le virus semble disparaître à notre plus grande satisfaction. Restons tout de même dans une prudence de Sioux ! Après toutes ces épreuves vécues par les uns et par les autres, ceux et celles du "premier front médical", ceux et celles du second front, les travailleurs de l'alimentaire, un nouvel espoir de revivre une vie normale s'affiche un peu partout. Je pense à mes escapades empêchées en mars (Rome et le Latium) et en mai (Paris) mais je n'ose même pas parler de cette vie d'avant la crise qui va provoquer certainement une deuxième crise économique qui va s'accélérer dans les mois qui suivent. Cette période de deux mois a déstabilisé beaucoup de milieux professionnels : les enseignants peinent à conserver leurs liens avec les élèves qui décrochent de plus en plus, les soignants revendiquent de meilleurs salaires pour compenser leurs vécus difficiles, les commerçants perdent leurs clients, les restaurateurs craignent le pire, les libraires tremblent pour leurs ventes, les bibliothécaires ont peur du virus qui s'infiltre dans le papier et j'oublie le "désarroi" de toutes les catégories professionnelles dont les artistes qui vont rester longtemps à l'arrêt. La vie d'aujourd'hui ne ressemble plus à celle de février. On dirait qu'on a changé de monde avec tous les citoyens masqués en ville, les files d'attente, les marquages au sol, le gel partout, la méfiance généralisée. Avions cloués au sol, trains au ralenti, cinémas et musées fermés, concerts annulés, vie sociale en panne, rencontres familiales en berne, le retour à la normale va pianissimo. Apres ces semaines de repli, le superflu a disparu et l'envie de consommation s'est flétrie. L'avenir va-t-il encore nous projeter dans une deuxième vague virale ? Soyons optimistes, le covid-19 va s'évaporer dans l'air. J'ai lu un article très intéressant sur l'épidémie mondiale dans le journal "Le Monde", signé d'Anne Chemin, "Ce que les grandes épidémies disent notre manière d'habiter le monde". Le virus s'est propagé a cause de l'urbanisation de la planète et des déplacements des humains par milliards : "La tendance à franchir les frontières n'est ni une mode, ni une anomalie, c'est une lame de fond". Les marchandises aussi ne cessent de se déplacer, mondialisation oblige. La journaliste prend l'exemple loufoque d'une brosse à dents électrique composée d'éléments fabriqués dans plusieurs pays. Une aberration. Comment habiter le monde après cette crise sanitaire ? La journaliste termine son excellent article ainsi : "La lutte contre le coronavirus a donc imposé aux habitants de la planète un revirement radical : il a fallu immobiliser brutalement un monde qui vénérait depuis des décennies le principe de mobilité. Reprendra-t-il une fois que l'épidémie sera vaincue, sa folle course au risque de voir renaître de nouvelles épidémies ? Nul ne le sait encore". J'ai rarement vu un article de presse de cette qualité, très documenté sur les épidémies historiques et sur l'état de la planète. La période de l'après-confinement se précise avec de nouvelles libertés de circuler en juin et surtout de revoir nos terrasses de bars et nos restaurants redonner de la vie dans les villes. Les frontières européennes vont s'ouvrir en juillet. Un soulagement car vivre sans voyager au minimum en Europe serait une sorte de confinement perpétuel… J'irai donc en Sicile en septembre comme prévu sauf si…